Malgré le cuisant revers électoral encaissé par le Parti québécois lundi, le débat sur la laïcité ne se retrouvera pas aux oubliettes, a affirmé avec vigueur la présidente de l'organisme Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec), Michèle Sirois.
Elle avance que « la laïcité est une question de société, alors ça ne s'arrête pas avec le retour du Parti québécois » dans l'opposition.
Mme Sirois reconnaît, toutefois, que pour que le dossier progresse, « il faudra un véhicule » et que, pour l'instant, il est difficile de déterminer à quelle formation politique ce rôle incombera. Elle précise que les membres de PDF Québec profiteront de l'actuelle période de flottement pour amorcer une réflexion « très bientôt ».
L'exercice servira, selon elle, à déterminer quelles démarches devront être entreprises « pour faire comprendre à la population que son intérêt c'est d'arriver à avoir une société dans laquelle il y a un État neutre, des institutions publiques neutres où les différentes communautés sont respectées ».
Si Michèle Sirois tient coûte que coûte à faire passer ce message, c'est qu'elle est intimement convaincue que « la laïcité est très, très importante pour les droits des femmes premièrement et deuxièmement, pour la paix sociale entre les communautés ».
Elle y voit une façon d'empêcher les citoyens de s'emmurer « dans leur ghetto, leur religion et leurs particularismes ». Elle pense que pour éviter de pareils replis identitaires, « il faut des endroits où il y a un échange social puis ces endroits-là ce sont les institutions publiques de l'État, ce sont les hôpitaux, ce sont les écoles ».
D'ailleurs, au sujet des établissements d'enseignement, Mme Sirois fait valoir qu'elle n'a pas l'impression que « les enfants y sont respectés avec des professeures, des éducatrices voilées ».
Elle martèle que pour les intégristes musulmans, « les femmes sont des tentatrices » et qu'elles doivent cacher leurs cheveux par modestie. « Le voile n'est [donc] pas quelque chose de neutre », conclue-t-elle.