Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, candidat à un 4e mandat, a accusé samedi son principal rival Ali Benflis d'avoir appelé à la violence pendant la campagne pour l'élection du 17 avril, selon des images retransmises par la télévision.
"Qu'un candidat vienne menacer les walis (préfets) et les autorités de faire attention à nos familles et à nos enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi", a dit M. Bouteflika en recevant le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo.
C'est "du terrorisme à travers la télévision", a souligné M. Bouteflika qui s'exprimait en français d'une voix basse.
Il faisait allusion à des propos à la télévision de M. Benflis qui a évoqué mercredi les risques de fraude au scrutin. "La fraude est haram (illicite). Le faux et usage de faux est haram. Je m'adresse aux walis, aux chefs de daïras (sous-préfets): vous avez de la famille, pensez à la préserver", avait-il dit.
M. Bouteflika a également estimé que "par certains moments", la campagne électorale qui s'achève dimanche avait "manqué d'élégance". "Il y a des appels à la violence et des comportements peu orthodoxes et anti-démocratiques", a-t-il dit.
Alors que le ministre espagnol faisait remarquer que cette campagne était "dure", le président Bouteflika lui a répondu qu'elle l'était et qu'il y avait un code déontologique "duquel on ne doit pas s'écarter".
Affaibli il y a un an par un AVC qui a conduit à son hospitalisation à Paris pendant près de trois mois en 2013, M. Bouteflika, 77 ans dont 15 à la tête de l'Algérie, suit une rééducation pour récupérer toutes ses facultés d'élocution et sa mobilité.
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