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Floribeth, la "miraculée" costaricienne de Jean Paul II

Floribeth, la "miraculée" costaricienne de Jean Paul II

Dans une modeste demeure adossée à une colline, une femme de 50 ans prodigue bienveillance et recommandations aux visiteurs qu'elle reçoit quotidiennement. "Gardez la foi", répète à chacun Floribeth, la Costaricienne dont la guérison miracle a ouvert la voie à la canonisation de Jean Paul II.

Floribeth serre entre ses doigts une revue sur laquelle est publiée une photo de Karol Wojtyla. "Demande beaucoup à Jean Paul II, comme moi je l'ai fait", conseille-t-elle à un visiteur désemparé dont l'épouse se trouve entre la vie et la mort.

Sa maison, sise à Dulce Nombre de Cartago, un village situé à 20 km à l'est de San José, la capitale costaricienne, ressemble à un sanctuaire où s'entassent crucifix, icônes et triptyques. Depuis le 5 juillet 2013, lorsque le pape François avait décidé de proclamer "saint" son prédécesseur, la sommaire demeure s'est transformée en lieu de pèlerinage.

Car c'est sa guérison d'un anévrisme cérébral en 2011 qui constitue le miracle soutenant la canonisation du pape polonais. Après la guérison d'une religieuse française ayant permis sa béatification en 2011, la confirmation d'un second miracle était indispensable pour entériner sa canonisation.

Dès l'entrée de ce temple improvisé, le visiteur est accueilli par un grand portrait du pape défunt encadré de fleurs et bougies, accolé à une image de la vierge. Juste à côté, sont placardées des copies des examens médicaux attestant de son rétablissement total.

Vêtue d'une blouse bleu ciel, Floribeth raconte à des journalistes de l'AFP qu'elle partage aujourd'hui son temps entre les visiteurs, son travail de gérante de petit commerces et les préparatifs de son voyage pour assister à la canonisation de Jean Paul II, le 27 avril.

Près d'elle, un gros sac rempli de petits bouts de papier. "Des milliers d'espoirs" envoyés de tout le pays que je doit apporter à Rome, explique Floribeth.

C'est un jour d'avril 2011 que le destin de Floribeth a basculé, lorsque le neurochirurgien Alejandro Vargas lui a diagnostiqué un anévrisme fusiforme de l'hémisphère gauche du cerveau: "Mon côté gauche était paralysé, je ne pouvais plus bouger les mains, ni même saisir une cuillère ou un verre, mon corps m'abandonnait", se souvient-elle.

Après une batterie d'examens, les médecins ont décrété qu'il n'y avait plus rien à faire et l'ont renvoyée chez elle.

Quelques jours plus tard, le 1er mai 2011, elle suit avec ferveur la béatification de Jean Paul II à la télévision. Depuis qu'elle l'a aperçu lors d'un voyage papal au Costa Rica en 1983, Floribeth est une inconditionnelle du "pape voyageur".

"Le lendemain, à huit heures du matin, j'ai entendu une voix qui me disait: +Lève-toi, n'aie pas peur", raconte-t-elle, affirmant avoir vu une main sortir de la photo de Jean Paul II sur une revue, une main qui l'invitait à quitter son lit.

"Le seigneur m'a ôté la peur et la douleur, il m'a offert la paix et la certitude que j'étais guérie", poursuit-elle. Depuis, cette revue ne la quitte plus.

Dans les semaines qui suivirent, son état s'est amélioré et en novembre 2011 une IRM a confirmé cette "oeuvre de Dieu", relate Floribeth, visiblement émue.

Interrogé sur ce miracle, le docteur Vargas avoue qu'il "ne peut expliquer médicalement" la guérison. "Je peux croire que c'est un miracle", explique-t-il à l'AFP.

En février 2012, Floribeth fit le récit de son expérience sur le portail internet officiel de Karol Wojtyla. A l'époque, elle "n'imaginait l'ampleur que toute cela a pris".

Car à sa grande surprise le Vatican l'a contactée, l'a faite venir à Rome et l'a soumise à des examens qui ont confirmé que cette rémission constituait une guérison complète. Pendant ce temps, elle fut contrainte à un silence total.

Aujourd'hui, assure-t-elle, certains continuent à douter de ce miracle dans un pays pourtant considéré comme très catholique.

"Au supermarché, dans la rue, j'ai entendu: +Voilà la folle!+. Bénie soit ma folie parce que je peux profiter de ma famille", s'exclame cette mère de quatre enfants, aujourd'hui six fois grand-mère.

mis-ag/jh

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