Les prix à la consommation en Espagne ont baissé de 0,2% en mars, pour la première fois depuis octobre 2009, alimentant les craintes de déflation qui montent dans l'ensemble de la zone euro, selon les chiffres définitifs publiés vendredi.
Le taux, calculé en données harmonisées avec celles de l'Union européenne, n'a désormais plus rien à voir avec la forte inflation enregistrée un an plus tôt (+2,6% en mars 2013), selon les données de l'Institut national de la statistique (INE).
L'inflation dans la quatrième économie de la zone euro, déjà très basse ces derniers mois, a glissé en mars en territoire négatif, avec un recul des prix de 0,2% sur un an, selon les données provisoires publiées vendredi par l'INE.
En Espagne, cette baisse est due principalement à la chute des prix de l'alimentation et ceux des loisirs et de la culture.
A l'horizon: le risque de voir apparaître la déflation, c'est-à-dire une baisse des prix prolongée minant l'ensemble de l'économie.
La déflation a notamment pour effet de décourager les achats des consommateurs et des entreprises, qui préfèrent les reporter dans l'espoir de payer moins cher plus tard.
L'Espagne, sortie récemment de deux ans de récession, avait déjà connu une période de déflation en 2009, avec un recul des prix pendant huit mois consécutifs.
Son risque de renouer avec un tel phénomène est désormais l'écho d'une crainte plus large en zone euro, où l'inflation a ralenti à 0,5% en mars, alors que la Banque centrale estime qu'elle peut aller jusqu'à 2%.
Jeudi, le FMI a une nouvelle fois pressé la Banque centrale européenne de lancer des actions "non conventionnelles", s'inspirant de la Fed américaine, pour soutenir les prix.
"Le risque de faible demande et de déflation" en Europe "est une chose à laquelle ils doivent porter une grande attention", a également déclaré mercredi le secrétaire américain au Trésor Jack Lew.
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