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Ukraine: espoirs de dialogue malgré le face-à-face tendu

Ukraine: espoirs de dialogue malgré le face-à-face tendu

Un espoir diplomatique est apparu mercredi dans la crise ukrainienne avec l'annonce de discussions la semaine prochaine, alors que pro-russes et loyalistes se faisaient toujours face dans l'est russophone du pays, sous la menace de milliers de soldats russes massés à la frontière.

Américains, Russes, Ukrainiens et Union européenne doivent se retrouver la semaine prochaine, dans une ville d'Europe non encore connue, pour tenter de débloquer la pire crise Est-Ouest depuis la fin de la guerre froide.

Les quatre parties ont confirmé le principe de cette rencontre, tout d'abord annoncée par le secrétaire d'État américain John Kerry.

Elle devrait se tenir dans une ville encore non précisée d'Europe, une source russe évoquant "la fin de la semaine prochaine".

Moscou, accusé par Kiev et les Occidentaux d'être derrière les récents troubles dans l'est de l'Ukraine, a souhaité que les pro-russes puissent y être représentés.

Mercredi, des séparatistes pro-russes, qualifiés de "terroristes et criminels" par le pouvoir pro-européen de Kiev, occupaient toujours des bâtiments officiels dans plusieurs villes de l'Est. Ils réclament au minimum l'organisation de référendums sur une plus grande autonomie régionale, voire le rattachement pur et simple à a Russie.

Mais dans un signe d'apaisement, 56 des 60 "otages" qui étaient retenus par des activistes pro-russes au siège local des services de sécurité ukrainiens (SBU) à Lougansk ont été libérés sains et saufs dans la nuit de mardi à mercredi après des négociations menées par des députés ukrainiens. Des négociations se poursuivaient mercredi.

Outre Lougansk, des activistes pro-russes tiennent toujours les locaux de l'administration régionale à Donetsk, ville du président pro-russe déchu Viktor Ianoukovitch, où ils ont proclamé une "république souveraine".

Mais hors de leur QG entouré de barricades de pavés et de pneus prêts à être enflammés, les activistes, masqués et armés de cocktails molotovs ou battes de base-ball, ne contrôlaient pas grand chose, a constaté l'AFP. Ils ont été délogés des locaux du SBU dans la même ville et de ceux de l'administration régionale à Kharkiv, au cours d'une "opération anti-terroriste" pendant laquelle 70 personnes ont été arrêtées.

De violents affrontements à coup de pierres et de cocktails molotov ont eu lieu pendant plusieurs jours à Kharkiv, ville de 1,5 million d'habitants à une cinquantaine de kilomètres de la frontière russe.

Le gouvernement provisoire de Kiev fait tout pour éviter des victimes et le ministre de l'intérieur, Arsen Avakov, a estimé mercredi en conseil des ministres que la crise pourrait trouver une issue "dans les 48 heures". Il a promis une "solution politique" pour ceux qui "acceptent le dialogue", mais une "réponse forte à ceux qui cherchent le conflit".

Les responsables de l'ancien parti de M. Ianoukovitch ont de leur côté indiqué avoir discuté avec les autorités d'une possible loi d'amnistie pour les "protestataires du sud-est".

Ces troubles font craindre un scénario semblable à celui de Crimée, péninsule ukrainienne de la mer Noire rattachée à la Russie en mars après un référendum non reconnu par Kiev et l'Occident, qui dénoncent une "annexion".

Les autorités ukrainiennes provisoires en place depuis le renversement fin février de M. Ianoukovitch accusent Moscou de vouloir "démembrer" leur pays ou au moins torpiller l'élection présidentielle prévue le 25 mai. Les favoris de ce scrutin sont des pro-européens, décidés à arrimer à l'Ouest une Ukraine de 46 millions d'habitants frontalière de plusieurs pays de l'UE.

Le président russe Vladimir Poutine s'est engagé de longue date à protéger "à tout prix" les populations russes de l'ex-URSS et a massé jusqu'à 40.000 militaires à la frontière ukrainienne, faisant craindre une invasion.

Américains, Européens et Otan ont mis en garde de façon répétée Moscou contre cette éventualité, brandissant la menace de nouvelles sanctions, économiques, contre la Russie en cas d'intervention.

"Les Ukrainiens doivent décider par eux-mêmes de leur destin", a martelé la chancelière allemande Angela Merkel, en critiquant l'absence de désescalade russe.

Mais Moscou, bien que déjà touché au portefeuille par cette crise, avec des prévisions de croissance en berne et des fuites de capitaux dépassant 50 milliards de dollars au premier trimestre, semble déterminé à jouer également l'arme du gaz contre son voisin.

Le président Poutine réunissait ainsi mercredi son gouvernement pour examiner les relations économiques avec l'Ukraine, après la décision de relever les prix du gaz livré à Kiev de 80%.

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