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RDC: plus de 3.000 personnes déplacées après des combats au Sud-Kivu (ONG)

RDC: plus de 3.000 personnes déplacées après des combats au Sud-Kivu (ONG)

Plus de 3.000 personnes ont fui leur foyer mercredi dans le Sud-Kivu après de violents combats entre soldats et miliciens dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo, selon une ONG locale.

Ces affrontements, dans la localité de Misisi, à 250 km au sud de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, ont fait au moins sept morts.

"La population fuit", a déclaré à l'AFP Tanganyika Shikote, président de la Société civile de Fizi, chef-lieu du territoire ou se trouve la localité de Misisi, centre d'extraction aurifère.

Un déplacement d'"au moins 3.000 [personnes] est observé depuis tôt ce matin après les affrontements qui ont opposé toute la journée d'hier les Forces armées de la RDC (FARDC) aux maï-maï" de William Amuri Yakutumba, alliés à d'autres irréguliers, a ajouté M. Shikote, joint par téléphone de Bukavu.

Selon lui, les affrontements de la veille ont coûté la vie à "six militaires, deux maï-maï et un civil". Un officier des FARDC a affirmé pour sa part que le bilan se montait à six miliciens et un soldat tués.

Lundi, déjà, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), trois militaires et cinq maï-maï Yakutumba avaient été tués lors d'accrochages près de Misisi.

Depuis l'indépendance du Congo en 1960, le territoire de Fizi n'a jamais été réellement contrôlé par le pouvoir central.

Les groupes maï-maï ont été armés par les autorités de Kinshasa pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003) pour combattre les troupes rwandaises, ougandaises et burundaises présentes alors en RDC ainsi que les milices qui leurs étaient alliés.

Un certain nombre de ces groupes ont refusé de déposer les armes à la fin du conflit. Celui de M. Yakutumba s'est spécialisé dans l'extorsion, la contrebande et la piraterie sur le lac Tanganyika.

Selon les estimations, les maï-maï Yakutumba, rassembleraient entre 100 et 500 hommes, tous d'ethnie Bembe.

Le groupe a cherché à intégrer les FARDC en 2013, mais le processus a échoué, selon un expert du Sud-Kivu face au refus de l'armée d'accueillir M. Yakutumba et ses hommes "à l'ancienne" c'est-à-dire en groupe et avec attribution de grades d'officiers supérieurs voire généraux à leurs chefs.

Les affrontements sporadiques qui opposent les FARDC à la milice de M. Yakutumba depuis plusieurs mois, seraient le reflet de la volonté de l'armée de pousser ce groupe à déposer les armes et des efforts de celui-ci pour obtenir une intégration militaire à ses conditions.

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