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D'où vient la procrastination? La réponse se trouve peut-être dans vos gènes

Vous procrastinez? Bonne nouvelle, ce n'est (peut-être) pas votre faute
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Si vous lisez cet article au lieu de travailler, retournez-y immédiatement. Vous êtes encore là? Tâchez plutôt de rester concentré jusqu'au bout. Car si vous avez pour habitude de toujours tout remettre au lendemain, cette étude va vous intéresser: la procrastination pourrait être génétique.

Des chercheurs de l'université du Colorado-Boulder ont voulu comprendre cette sale habitude que nous avons de toujours tout repousser à plus tard. L'étude est publiée dans la revue Psychological Science.

«Tout le monde procrastine, au moins parfois», explique Gustavson, l'auteur principal de l'étude, «mais nous voulions explorer les raisons pour lesquelles certaines personnes procrastinent plus que d'autres, et pourquoi elles semblent avoir plus tendance à agir de façon spontanée et irréfléchie».

Derrière cette question de procrastination se cache donc une question d'impulsivité. On vous explique.

La faute à l'évolution

Du point de vue de l'évolution, on peut comprendre l'importance de l'impulsivité pour nos ancêtres. C'est normal: comme la nourriture était rare, nos ancêtres se devaient d'être réactifs pour assurer leur survie, mais aussi leur subsistance, sans remettre les choses à plus tard.

Désormais, tout a changé. Plus besoin de sortir chasser, d'être à l’affût de la moindre proie qui passe et encore moins de se protéger des prédateurs. Le problème, selon les chercheurs, c'est que notre environnement a évolué plus vite que nous. Si nous n'avons plus l'impulsivité du chasseur, nous en avons toujours les traits.

Le résultat? On ne va plus courir à droite à gauche pour ramener notre pitance, mais on va plutôt aller regarder notre boîte courriel de façon répétitive. Si vous jouez un peu trop souvent à 2048, ce ne serait donc pas tant votre faute que celle de... l'évolution. Derrière la procrastination se cacherait donc une manière d'agir spontanée. C'est donc un phénomène moderne, car on s'intéresse à des projets à long terme, desquels on peut facilement se détacher.

Dans vos gènes

Une fois ce lien entre procrastination et impulsivité établi, les chercheurs se sont demandés si ces deux comportements étaient influencés par la génétique. Pour le savoir, ils ont questionné des candidats idéaux pour des recherches en génétique: 181 vrais jumeaux et 166 faux jumeaux. Les questions portaient sur leur capacité à se fixer des buts et à les maintenir, sur leur tendance à tout remettre au lendemain, ainsi que sur leur impulsivité.

Et qu'ont-ils trouvé? Que l'impulsivité, tout comme la procrastination, seraient héréditaires. Les jumeaux qui étaient procrastinateurs avaient tous les deux les même comportements, et il en était de même pour leur impulsivité. Aucun des jumeaux n'était impulsif et procrastinateur sans que l'autre ne le soit. Ils suggèrent même que le fait de toujours tout remettre au lendemain serait la conséquence de la prise de décisions irréfléchies.

«En apprendre plus sur les fondements de la procrastination pourrait nous aider à intervenir pour les prévenir et à dépasser notre fâcheuse tendance à être distrait et à perdre de vue notre travail», indique le chercheur.

Ce n'est quand même pas une raison pour attendre un traitement miracle et se complaire dans sa procrastination. Le site Motherboard souligne que les gènes ne sont responsables que pour une petite partie de notre comportement, et qu'une étude qui s'appuie sur une auto-évaluation de nos actions et manières de penser n'est hélas pas encore une excuse suffisante.

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