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Le Soudan expulse la représentante d'une agence de l'ONU accusée d'"ingérence"

Le Soudan expulse la représentante d'une agence de l'ONU accusée d'"ingérence"

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a annoncé mercredi l'expulsion de la représentante à Khartoum d'une agence de l'ONU, l'accusant d'ingérence dans les affaires internes du pays.

Pamela DeLargy, ressortissante américaine à la tête du bureau au Soudan du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) "a été sommée de partir", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère Aboubakr al-Siddiq.

Cette décision a été prise car Mme DeLargy "ne se conformait pas aux lois du pays, et aussi parce qu'elle s'ingérait dans les affaires internes, ce qui est incompatible avec son statut de responsable de l'ONU", a-t-il expliqué.

Mme Delargy a quitté mardi le Soudan, a déclaré à l'AFP le responsable actuellement chargé du bureau de l'UNFPA au Soudan.

"Les raisons ayant conduit le gouvernement à prendre cette décision contre Mme Pamela DeLargy n'ont pas été communiquées à l'UNFPA", a dit ce responsable, ajoutant que son agence est liée au gouvernement et aux autres organisations au Soudan par un "long et fort partenariat".

Le porte-parole des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que cette décision "n'a rien à voir avec l'UNFPA, dont les missions et programmes sont très appréciés par mon gouvernement".

Cette mesure est la plus récente des autorités soudanaises contre des travailleurs humanitaires dans le pays.

Khartoum a suspendu les activités au Soudan du Comité international de la Croix-Rouge à partir du 1er février, l'accusant de violer les règles de travail dans ce pays en proie aux conflits.

Les humanitaires ont également dit leur inquiétude face aux difficultés d'accès à quelque 1,6 million de personnes ayant besoin d'aide, dont plus de la moitié dans la région du Darfour (ouest).

Depuis la fin février, quelque 280.000 personnes supplémentaires ont été déplacées ou autrement affectées par les violences au Darfour, une région en proie aux conflits depuis 2003.

Pendant de longues semaines, les organisations humanitaire n'ont pas pu accéder à la majeure partie des populations affectées en raison des violences et de l'insécurité mais aussi du blocage des autorités, selon l'ONU. Cet accès s'est cependant amélioré ces derniers jours.

Au Darfour, les activités de l'UNFPA portent essentiellement sur la santé des mères, en particulier les urgences obstétricales et le soutien aux femmes atteintes de fistule, selon le site internet de l'agence.

Parmi ses autres projets, l'UNFPA a aidé à la formation de plusieurs centaines de sages-femmes.

M. Siddiq a assuré que le Soudan "serait plus que ravi" d'accueillir un remplaçant à Mme DeLargy, promettant que Khartoum lui offrirait "tout le soutien nécessaire et la coopération dans le cadre de nos lois nationales et des accords régissant les relations entre le Soudan et les agences de l'ONU".

En 2009, le Soudan avait expulsé plusieurs organisations humanitaires internationales du Darfour après que la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre le président Omar el-Béchir pour crimes contre l'humanité au Darfour.

Mme DeLargy était l'un des rares ressortissants américains travaillant pour l'ONU au Soudan, alors que Washington impose depuis 1997 un embargo commercial au Soudan, accusé de violations des droits de l'Homme.

it/feb/hj/vl

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