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Indonésie: probable victoire de l'opposition, le gouverneur de Jakarta en piste pour la présidentielle

Indonésie: probable victoire de l'opposition, le gouverneur de Jakarta en piste pour la présidentielle

Le principal parti d'opposition a remporté les élections parlementaires indonésiennes, selon des sondages, plaçant ainsi sur orbite le très populaire gouverneur de Jakarata pour la présidentielle de juillet.

Le PDI-P (Parti démocratique indonésien de la lutte) a recueilli environ 20%, un score inférieur toutefois au 25% prévus ce qui risque de compliquer la tache pour la présidentielle du gouverneur de la capitale, Joko Widodo, surnommé "Jokowi", en fonction depuis 2012.

"Dieu merci, le peuple a fait confiance au PDI-P", a déclaré à la presse cet ancien vendeur de meubles qui s'est imposé comme le héraut des laissés-pour-compte et des travailleurs modestes face aux élites corrompues.

Un sondage non-officiel du groupe de réflexion CSIS a donné le PDI-P vainqueur avec 19,06 % des suffrages selon une projection basée sur les résultats de quelque 2000 bureaux de vote.

Un autre institut de sondage a indiqué que le PDI-P avait obtenu 19,73 %, à partir d'une projection sur un échantillon semblable au précédent.

Le parti démocratique du président Susilo Bambang Yudhoyono est crédité de quelque 10%, soit moitié moins que le score réalisé lors des législatives de 2009. Le président ne pourra pas se présenter en juillet, après deux mandats consécutifs.

"Nous espérons des représentants qui se soucient de notre intérêt plutôt que du leur. J'ai choisi les candidats les plus honnêtes et les plus justes", déclare à l'AFP Ilyas Hasan, 43 ans, habitant de Jayapura, la capitale de la province pauvre de Papouasie.

Les élections, qui couvrent trois fuseaux horaires dans ce pays de plus de 250 millions d'habitants, avaient débuté sous une pluie battante en Papouasie, la plus orientale de l'archipel, à 07H00 locales (22H00 GMT mardi).

Le scrutin s'est ensuite étendu aux îles du centre, dont la principale, Java, puis à l'ouest.

Le Parti démocratique du président Susilo Bambang Yudhoyono, éclaboussé par les affaires, devrait subir une déroute à l'occasion de ces législatives, les quatrièmes depuis la fin de la dictature Suharto en 1998.

Seuls les partis recueillant plus de 20% des 560 sièges au Parlement, ou 25% des suffrages, sont habilités à présenter un candidat à la présidentielle.

Faute d'atteindre 25% des votes, le principal parti d'opposition devra former une coalition pour présenter son candidat.

Loin derrière dans les sondages présidentiels, l'adversaire direct de "Jokowi" est Prabowo Subianto, un ancien officier supérieur des forces spéciales qui a été accusé de violations des droits de l'Homme.

Certains s'interrogent néanmoins sur l'envergure nationale du gouverneur de Jakarta qui ne dirige la région-capitale que depuis un peu plus d'un an.

Il n'a rien dévoilé de son ambition pour le pays alors que les chantiers sont immenses pour la première économie d'Asie du Sud-Est: ralentissement de la croissance (autour de 6%), pauvreté, corruption endémique, montée des intolérances religieuses.

Des médias locaux ont fait état mercredi de cas de candidats offrant aux électeurs de l'huile de cuisine, du sucre et autres pots-de-vin pour tenter de s'assurer leur suffrage à la dernière minute, une pratique illégale mais répandue.

Les élections semblaient s'être déroulées sans heurts majeurs et aucune violence ou perturbations n'a été signalée.

Les cinq partis musulmans, qui vont des formations modérées aux pro-charia, devraient afficher leurs scores les plus bas, la plupart des électeurs faisant de plus en plus la part entre leurs convictions politiques et religieuses, selon les politologues.

Plus de 85% des Indonésiens sont musulmans sunnites ce qui fait de l'archipel le pays musulman le plus peuplé du monde, devant le Pakistan.

Les quelque 186 millions d'électeurs que compte le pays étaient également appelés à choisir parmi 230.000 candidats à des mandats parlementaires, provinciaux et locaux sur les 17.000 îles de l'archipel.

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