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Arrestations massives post-attentat au Kenya: 82 Somaliens expulsés

Arrestations massives post-attentat au Kenya: 82 Somaliens expulsés

Le Kenya a expulsé mercredi 82 Somaliens arrêtés lors d'une vaste opération de police en cours à Nairobi depuis le 4 avril, consécutive à une série d'attentats, a annoncé le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku.

Ces 82 Somaliens font partie des plus de 3.000 personnes arrêtées depuis vendredi, dont 472 étaient encore aux mains de la police pour vérification d'identité, a indiqué le ministre à la presse devant le complexe sportif de Kasarani, dans lequel une centaine de personnes restaient retenues mercredi, a constaté un photographe de l'AFP.

Les autorités kényanes ont présenté l'opération policière, essentiellement menée dans le quartier d'Eastleigh - surnommé "petit Mogadiscio" en raison de sa forte population somalienne ou d'ethnie somali - comme une réponse à la menace terroriste.

Le Kenya a subi plusieurs attaques, généralement non revendiquées mais attribuées aux insurgés shebab, depuis que son armée est entrée en Somalie en octobre 2011 pour combattre ces islamistes somaliens.

L'opération policière a été déclenchée après un triple attentat le 31 mars à Eastleigh, survenu une semaine après l'attaque d'une église près de Mombasa, capitale de la région côtière, où une voiture piégée avait été découverte mi-mars.

L'ambassadeur somalien au Kenya, Mohamed Ali Nur, a confirmé les expulsions, notamment celles "de femmes et d'enfants".

"J'ai été arrêté à mon domicile à 02H00 du matin (...) Ils m'ont attaché à l'arrière du camion et je suis resté pendant trois heures le ventre contre le sol", a raconté à l'AFP Mohamud Osman, un Somalien expulsé, à son arrivée à l'aéroport de Mogadiscio.

A Eastleigh, les contrôles se poursuivaient mercredi. A un carrefour, des policiers arrêtaient tous les véhicules et vérifiaient l'identité des passagers.

"Il n'a pas de pièce d'identité sur lui (...) il va être emmené au poste puis à Kasarani pour identification, prise d'empreintes digitales, etc", expliquait un policier en embarquant un jeune homme dans un camion de police.

Un peu plus loin, sous le regard impuissant de son mari, une femme d'ethnie somali subissait le même sort, le policier disant douter de l'authenticité de sa pièce d'identité.

La police kényane a l'habitude de procéder à des rafles massives après les attentats attribués aux islamistes, mais la majorité des personnes arrêtées sont relâchées après interrogatoire. Cette rafle semble néanmoins d'une ampleur inédite et le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) s'est dit mardi "préoccupé par la vague d'arrestations" en cours.

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