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Une longue réflexion s'impose, croient des députés péquistes

Une longue réflexion s'impose, croient des députés péquistes

Au lendemain d'une défaite douloureuse pour le Parti québécois, les rares péquistes qui ont pris la parole mardi estiment qu'un temps de réflexion s'impose sur leurs propositions et leur stratégie.

« Je constate qu'il y a visiblement un déphasage entre ce que la population dit et veut par rapport à ce que le Parti québécois propose. Je constate ça bien humblement, sans me mettre la tête dans le sable. Il faut qu'on fasse cette analyse correctement », reconnaît l'ancien ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, réélu dans Jonquière.

Sa consoeur Véronique Hivon croit également qu'il faut « analyser cette défaite en profondeur » avant d'aller de l'avant.

Stéphane Bédard, réélu dans Chicoutimi, se désole que selon lui, l'enjeu de la souveraineté a monopolisé la campagne. « On n'a même pas parlé de notre bilan dans la campagne. Des enjeux importants n'ont pas été abordés, plaide M. Bédard. Ça laisse un goût amer. »

Dans son bilan, Stéphane Bédard constate que le PQ a mené une mauvaise campagne. « On avait un temps de réaction lent qui a fait qu'on avait de la misère à contrecarrer le discours de l'autre », dit-il.

C'est également l'avis du député péquiste Alexandre Cloutier, qui considère que ce fut « la pire campagne pour le Parti québécois depuis un méchant bout ». Alexandre Cloutier croit d'ailleurs que le Parti québécois a fait fausse route en voulant faire adopter dans son intégralité projet de charte de valeurs qui ne faisait pas consensus.

Course à la chefferie : « Pas de presse! »

Quelques minutes après la défaite de Pauline Marois, les discours partisans livrés sur scène par Pierre Karl Péladeau, Bernard Drainville et Jean-François Lisée ont fait dire à certains analystes que la course à la direction du PQ était déjà entamée.

L'ancien premier ministre Bernard Landry parle d'une mauvaise mise en scène. « C'est un peu étrange. Disons qu'il y avait eu des erreurs dans la campagne et que celle-là est venue couronner toutes les autres », a-t-il commenté.

Mais M. Gaudreault met les freins. « Pas de presse! dit-il. Il ne faut pas qu'on ait une course au leadership à partir de demain matin. Moi, je suis un tenant de prendre notre temps pour bien faire les choses ».

M. Gaudreault et Mme Hivon estiment que le PQ devra revoir sa stratégie, après une campagne difficile.

« On a une responsabilité de la manière dont on a réussi à passer nos idées, à rester sur le fond des enjeux. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé », dit la députée de Joliette.

Dans son blogue, le député de Rosemont Jean-François Lisée, lance lui aussi un appel à une importante réflexion au PQ. Selon lui, les Québécois n'ont pas sanctionné le parti de Pauline Marois pour ses réalisations et ses engagements en santé, en éducation ou en économie, mais bien sur la question de la souveraineté.

La faute aux médias?

Sylvain Gaudreault croit que les médias devront aussi faire leur examen de conscience. « Je ne veux pas attaquer uniquement le messager. Je pense qu'on a une introspection à faire comme parti politique, mais les médias ont aussi une analyse à faire sur la manière de couvrir une campagne », dit-il.

« Il a eu un geste pendant 3 secondes, dit-il en référence au poing levé de Pierre Karl Péladeau en faveur de la souveraineté. Après, on a fait toute la campagne là-dessus. À un moment, il faut passer à autre chose ».

Quand le PLQ s'impose

Par ailleurs, Sylvain Gaudreault s'inquiète que le Parti libéral ne devienne « le parti normal de gouvernement », à l'image de ce qui se vit en Alberta. Depuis 1971, le Parti conservateur y forme le gouvernement.

« Ça devient de plus en plus difficile de faire des gains dans certaines régions comme Laval, l'Estrie, Chaudière-Appalaches, la Mauricie pour d'autres partis que le Parti libéral. Je pense qu'il y a une réflexion collective à faire. »

Pauline Marois a décidé de prendre un peu de recul et n'a pas tenu de point de presse mardi. Elle se prépare à tenir un caucus avec tous ses députés et ses candidats dans les prochains jours.