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France: un ex-chef du renseignement condamné pour espionnage d'un journaliste

France: un ex-chef du renseignement condamné pour espionnage d'un journaliste

L'ancien patron du contre-espionnage français, Bernard Squarcini, a été condamné à 8.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris, qui l'a reconnu coupable d'avoir réquisitionné illégalement les factures téléphoniques détaillées d'un journaliste du quotidien le Monde, selon un jugement rendu mardi.

Le tribunal a été au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé une amende de 5.000 euros. L'avocat de M. Squarcini, Patrick Maisonneuve, a contesté ce jugement. "Nous allons voir si nous faisons appel", a-t-il déclaré au sortir de l'audience.

L'affaire remonte à l'époque où M. Squarcini était à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI): il avait alors cherché à identifier la source du journaliste, à l'origine de révélations potentiellement embarrassantes pour le pouvoir d'alors, en l'occurrence Eric Woerth, ministre de Nicolas Sarkozy.

Les juges ont écarté l'article de loi sur la défense des intérêts nationaux dont s'était prévalu M. Squarcini.

En outre, pour les juges, "même lorsqu'elles sont ordonnées par l'autorité judiciaire dans le cadre d'une enquête pour violation du secret des sources, les réquisitions visant à des investigations sur les lignes téléphoniques des journalistes en cause ne revêtent pas un caractère strictement nécessaire et proportionné au but légitime poursuivi", selon le jugement, consulté par l'AFP.

L'exploitation des factures devait mettre en évidence, entre autres, des contacts téléphoniques entre le journaliste et un conseiller technique de la Chancellerie, David Sénat, dont les factures détaillées seront également réquisitionnées.

M. Sénat a toujours nié avoir été à l'origine de la fuite et l'enquête le concernant a été classée sans suite.

Les révélations du journaliste du Monde concernaient l'affaire Bettencourt, née d'un différend familial entre la riche héritière des cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt, et sa fille.

Elle a rapidement dégénéré en un scandale politico-financier, mêlant soupçons de favoritisme et de financement politique illégal, qui a coûté son poste fin 2010 de ministre du Travail à Eric Woerth. Ce dernier avait été le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007.

tu/at/thm/abk

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