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Dany Laferrière retombe en enfance

Dany Laferrière retombe en enfance

Fraîchement élu à l'Académie française, Dany Laferrière lance cette semaine, fait rare pour un immortel, deux ouvrages jeunesse : Le baiser mauve de Vava et L'odeur du café, une réédition, aux Éditions de la Bagnole. Nous l'avons joint par téléphone à Montréal à la veille du lancement des deux livres.

Étonnamment, même si Dany Laferrière a l'habitude de réécrire beaucoup ses livres, pour L'odeur du café, il s'agit du texte original réédité (l'édition originale était épuisée), simplement agrémenté d'illustrations et légèrement raccourci pour les besoins de la collection.

Ses albums jeunesse sont toujours, en quelque sorte, une variation sur le thème de sa propre enfance. La réécriture de L'odeur du café, récit d'enfance composé de vignettes impressionnistes, s'est donc plutôt faite à travers l'écriture de ses trois albums jeunesse : Je suis fou de Vava, La fête des morts et Le baiser mauve de Vava.

Danser le tango avec son illustrateur

C'est Frédéric Normandin qui a illustré les trois albums. Chaque collaboration implique beaucoup de rencontres et de discussions pour « trouver la couleur de l'île », car l'illustrateur sherbrookois ne connaît pas Haïti.

Laferrière utilise l'image d'un couple dansant le tango pour décrire cette relation particulière entre l'auteur et l'illustrateur dans l'écriture pour enfants, avec son rythme et sa musique.

La dictature, un sujet pour enfants?

Dans Le baiser mauve de Vava, Laferrière traite d'un sujet grave, rarement abordé en littérature jeunesse : la dictature. Mais l'auteur se défend de verser dans le drame ou de recourir à la violence gratuite. Au contraire, tout est suggéré. Et puis, c'est sa propre histoire qu'il raconte, et il s'agit de la vie.

La mort, d'ailleurs, est présentée de manière un peu carnavalesque, et les illustrations colorées et pleines de vie de Frédéric Normandin viennent contrebalancer le sérieux du propos.

Et Laferrière rappelle qu'à l'origine, les contes pour enfants, notamment ceux de Charles Perrault, n'étaient pas aussi édulcorés et pasteurisés que certaines versions ultérieures.

Quand on fait remarquer à Dany Laferrière qu'encore une fois, il fait un peu figure d'exception, car peu d'académiciens écrivent pour les jeunes, l'auteur précise qu'on est académicien avant tout parce qu'on est écrivain. Et ce n'est pas parce qu'on écrit pour les enfants que le sujet est moins noble!

Il lance même sous forme de boutade un défi à ses collègues immortels : écrire au moins un livre pour enfant...

Dany Laferrière sera présent en fin de semaine au Salon du livre de Québec, et, le 26 avril, il donnera à Montréal une lecture de ses livres pour enfants à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, à l'occasion du Festival littéraire Metropolis bleu.

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