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Philippe Couillard remporte son pari en conduisant les libéraux à une victoire

Philippe Couillard conduit les libéraux à la victoire
CP

MONTRÉAL - Philippe Couillard a officiellement réussi son retour en politique en devenant lundi soir le 31e premier ministre de l'histoire du Québec.

Pour le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), il s'agit en quelque sorte d'une expiation.

Il y a environ un an, le neurochirurgien de formation avait confié au magazine L'actualité qu'il avait «souvent pensé» que sa démission comme ministre de la Santé, présentée en juin 2008, avait «manqué d'élégance» et qu'une part de lui voulait «réparer cette sortie». Il semble bien que ce soit chose faite.

Philippe Couillard regrettait d'avoir négocié les termes de son embauche au sein d'une firme oeuvrant dans le domaine de la santé alors qu'il était toujours ministre de la Santé et déposait des projets de loi.

Les partis d'opposition ont évidemment fait leurs choux gras de ces tractations depuis des mois.

Mais ils se sont véritablement régalés lorsque l'amitié et les liens d'affaires entre le chef libéral et le docteur Arthur Porter — accusé entre autres de fraude et d'abus de confiance — ont été révélés.

Avec les divers scandales de corruption dans lesquels ont baigné d'anciens collaborateurs libéraux, tout était en place pour que la campagne électorale prenne la tournure d'un inélégant combat dans la boue entre politiciens.

La chose s'est avérée; elle a aussi été exacerbée par un reportage de Radio-Canada sur le compte bancaire qu'a possédé M. Couillard entre 1992 et 2000 à l'île de Jersey, considérée comme un paradis fiscal.

La manoeuvre est légale, mais les partis d'opposition ne se sont pas fait prier pour remettre en question sa moralité.

À maintes reprises, pendant la campagne, Philippe Couillard a lancé qu'il ne voulait pas «salir pour faire élire», a dénoncé le «lançage de boue» et les présomptions de «culpabilité par association», et ce, même s'il a parfois lui-même versé dans les propos acerbes — le jour du déclenchement des élections, il avait dit «détester» le gouvernement péquiste.

Mais comment a-t-il encaissé les attaques personnelles de ses adversaires ces dernières semaines?

«Il n'est pas du genre à se mettre à crier, il préfère se ronger les lèvres que médire. Sa réaction, c'était de se dire que c'était dommage pour la population», a exposé samedi soir son attaché de presse, Harold Fortin, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de scrutin.

Philippe Couillard n'est pas reconnu comme un orateur de premier plan. Il n'a pas la verve et l'aisance de son prédécesseur, Jean Charest, ce qu'ont souvent fait remarquer certains journalistes et analystes politiques.

Il a néanmoins trouvé sa zone de confort au fur et à mesure que la campagne progressait, que le PLQ remontait dans les sondages et qu'il voyait dans son rétroviseur la campagne du Parti québécois (PQ) dérailler.

«Il n'a pas changé sa façon d'être. Il est devenu plus à l'aise grâce à sa maîtrise des enjeux. À chaque matin, il se levait en pensant à une personne rencontrée pendant sa tournée du Québec qui illustrait bien l'annonce de la journée», a fait valoir M. Fortin en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

«Il me faisait penser à un athlète qui allait 'peaker' au bon moment», a-t-il poursuivi à l'autre bout du fil.

Philippe Couillard espère maintenant offrir un répit aux électeurs du Québec et leur fournir un congé de campagne électorale pour quatre ans.

Selon son attaché de presse, le premier geste que posera le nouveau gouvernement libéral sera de réclamer une étude indépendante des finances publiques du gouvernement. Il a également l'intention de ramener le projet de loi sur les soins de fin de vie là où il en était avant la dissolution de l'Assemblée nationale.

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