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Élections 2014: Philippe Couillard devient le nouveau premier ministre du Québec (VIDÉO)

Élections 2014: Philippe Couillard devient le nouveau premier ministre du Québec (VIDÉO)

MONTRÉAL - Les Québécois ont choisi de faire un grand ménage du printemps, lundi, en élisant un gouvernement libéral majoritaire dirigé par Philippe Couillard.

Pour le Parti québécois de Pauline Marois, la défaite est cuisante, totale, dans l'ensemble du Québec comme dans sa propre circonscription de Charlevoix - Côte-de-Beaupré, pourtant considérée comme une forteresse. Cette soirée électorale aura marqué la fin de sa carrière politique.

Dès la fermeture des bureaux de scrutin, à 20 heures, le ton de la soirée était donné: le Parti libéral du Québec avait pris une avance fulgurante et insurmontable, laissant loin derrière ses adversaires. Vingt-cinq minutes plus tard, le PLQ était proclamé gagnant. À 20h42, les libéraux savaient qu'ils formeraient un gouvernement majoritaire, offrant au Québec une stabilité politique pour les quatre prochaines années.

En fin de soirée, le PLQ avait 70 sièges, contre 30 pour le Parti québécois, 22 pour la Coalition avenir Québec et 3 pour Québec solidaire.

Le PLQ avait 41,4 pour cent du vote, le PQ 25,3 pour cent, la CAQ 23,1 pour cent et QS 7,6 pour cent.

«Je m'engage à diriger un gouvernement responsable, intègre et transparent», a déclaré Philippe Couillard, tenant un discours qui se voulait rassembleur, alors qu'il célébrait la victoire de son parti à Saint-Félicien, au Lac Saint-Jean, dans sa circonscription.

Il a dit vouloir faire du Québec «un leader de la fédération canadienne».

Avec moins de 26 pour cent du vote populaire, le PQ affiche sa pire performance des dernières décennies. En 2007, avec à sa tête André Boisclair, le PQ avait connu une dégelée considérée historique en récoltant seulement 28 pour cent d'appui et 36 sièges, certains annonçant aussitôt la fin du parti souverainiste.

Élu chef du PLQ en mars 2013, Philippe Couillard aura donc réussi en un an à peine à faire en sorte que son parti regagne la confiance des électeurs, perdue lors du scrutin de septembre 2012.

M. Couillard a aussi réussi l'exploit de se faire élire député de Roberval, une circonscription qui donnait de fortes majorités au PQ.

La première ministre sortante, Pauline Marois, première femme à occuper cette fonction, n'aura donc pu diriger le Québec que durant 18 mois, le plus court mandat de l'histoire du Québec. Sous sa gouverne, le Parti québécois aura subi une de ses pires défaites depuis sa fondation.

«Dans les circonstances, je vais quitter mes fonctions» de chef du Parti québécois, a déclaré Mme Marois, en encaissant la défaite, entourée de son mari Claude Blanchet et de quelques-uns de ses ministres réélus et de candidats élus.

«Nous aurions tout à gagner à prendre toutes nos décisions pour nous-mêmes», a indiqué Mme Marois en guise de testament politique, en se montrant «inquiète pour notre langue» française.

Chez les libéraux, plusieurs députés et candidats vedettes ont réussi facilement à se faire élire, profitant de la vague. Parmi eux: Dominique Vien, dans Bellechasse, Hélène David, dans Outremont, Lise Thériault, dans Anjou - Louis-Riel, Martin Coiteux, dans Nelligan, Jacques Daoust, dans Verdun, Nicole Ménard, dans Laporte, Christine St-Pierre, dans L'Acadie, et Gaétan Barrette, dans La Pinière.

Chez les péquistes, qui formeront l'opposition officielle, la soirée a été plus difficile. Parmi ceux qui ont résisté à la tornade libérale: Nicole Léger, dans Pointe-aux-Trembles, Bernard Drainville, dans Marie-Victorin, Jean-François Lisée, dans Rosemont, Sylvain Gaudreault, dans Jonquière, Pascal Bérubé, dans Matane, et François Gendron, dans Abitibi-Ouest. Dans plusieurs cas, chez les péquistes victorieux, les majorités ont fondu comme neige au soleil. Martine Ouellet a été réélue de justesse dans Vachon. La principale recrue vedette de ce scrutin pour le PQ, Pierre Karl Péladeau, a été élu dans Saint-Jérôme et pourra donc faire son entrée à l'Assemblée nationale. Des ministres ont été battus, dont Yves-François Blanchet, Bertrand Saint-Arnaud, Diane de Courcy, Élizabeth Larouche, Pierre Duchesne et Réjean Hébert. Des députés aussi ont mordu la poussière, dont Léo Bureau-Blouin, Daniel Breton et Scott McKay.

«Nous allons défendre l'intérêt des Québécois et du pays», a dit Pierre Karl Péladeau, convaincu que les Québécois doivent «prendre leurs décisions seuls».

Jean-François Lisée a prédit que le PQ survivrait «aux années Couillard» et reprendrait le pouvoir.

Le chef de la CAQ, François Legault, a été réélu dans L'Assomption, et la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, dans Gouin. Dans Sainte-Marie - Saint-Jacques, la victoire de Manon Massé, de Québec solidaire, a été confirmée tard en soirée.

«On va prendre notre place, toute notre place à l'Assemblée nationale», a déclaré M. Legault, promettant une opposition caquiste musclée.

Le taux de participation était de 71 pour cent.

Le 5 mars, la première ministre Pauline Marois avait décidé de déclencher des élections générales, faisant le pari, après 18 mois de pouvoir minoritaire, qu'elle pouvait gagner le coeur des électeurs et former un gouvernement péquiste majoritaire, qui suppose un minimum de 63 sièges.

Au moment de la dissolution de la Chambre, le Parti québécois (PQ) détenait 54 sièges, le Parti libéral du Québec (PLQ), 49, la Coalition avenir Québec (CAQ), 18, et Québec solidaire (QS), deux, tandis que deux députés étaient indépendants, Daniel Ratthé (Blainville) et Fatima Houda-Pepin (La Pinière).

Quelque six millions d'électeurs étaient appelés à choisir les 125 députés qui les représenteront désormais et formeront la prochaine Assemblée nationale. Au total, 814 candidats se faisaient la lutte.

Lors du dernier scrutin, en septembre 2012, le PQ avait récolté 32 pour cent du vote, le PLQ 31 pour cent, la CAQ 27 pour cent et QS, 6 pour cent.

En 2012, le taux de participation avait atteint 74,6 pour cent, soit 17 points de plus qu'en 2008.

La soirée péquiste a lieu à Montréal dans un grand hôtel du centre-ville, celle des libéraux à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, tandis que les caquistes se rassemblent à Repentigny et les militants de Québec solidaire à Montréal.

Au début de la campagne, les chefs de parti disaient tous vouloir parler d'économie et de création d'emplois, mais ce sont les thèmes de l'identité nationale, autour d'un possible référendum, et de l'intégrité, surtout celle des chefs eux-mêmes, qui auront monopolisé les débats.

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