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Des buts, et plus

Des buts, et plus

Une saison de 39 buts semble constituer en soi un apport satisfaisant à une équipe. Mais pour Max Pacioretty, il y a bien plus.

Un texte de Guillaume Lefrançois

C'est pourquoi, même s'il est à un but d'atteindre le chiffre magique des 40, Pacioretty refuse de s'en tenir aux chiffres pour évaluer son utilité au sein du Canadien.

« Cette saison, j'ai fait plus que simplement ce qu'on voit sur la feuille de pointage. J'écoule des punitions, je joue dans des situations défensives et je passe davantage de minutes sur la patinoire.

« Quand tu es un marqueur, tu es souvent vu comme un joueur unidimensionnel. Mais il y a autre chose, et par exemple, je fais partie des joueurs qui alternent en portant de "A" de l'assistant. »

Les chiffres donnent raison à Pacioretty. À 18 min 21 s par match, il joue plus que quiconque parmi les attaquants du Tricolore, à l'exception de Tomas Plekanec. Le numéro 67 jouait à peine plus de 16 minutes par match la saison dernière.

Rôles inversés

N'empêche, même si le chiffre 40 semble pratiquement tabou dans son vocabulaire, il s'agirait de la touche finale à une grande saison.

Ses 39 buts le placent à égalité avec Joe Pavelski au 3e rang de la LNH, mais le gros ailier du CH, rappelons-le, avait raté 9 matchs en raison d'une blessure en début de saison. En termes de buts par match, il vient aussi en 3e place (0,56), derrière Steven Stamkos (0,73) et Alexander Ovechkin (,66). Pour les buts à forces égales, on le retrouve aussi au 3e rang (28), derrière Corey Perry (34) et Phil Kessel (29).

Les chiffres montrent clairement qu'il fait partie des marqueurs d'élite du circuit Bettman. Or, quand on regarde son cheminement, bien peu de gens auraient prédit un tel scénario. À son unique année à l'Université du Michigan, il avait inscrit 15 buts et 24 passes. Puis, à son arrivée avec les Bulldogs de Hamilton, c'était 6 buts et... 23 passes! Des statistiques de défenseur...

« C'est drôle quand on y pense, j'ai toujours été d'abord et avant tout un fabricant de jeux. À ma première année avec Davey [Desharnais], il marquait tous les buts et je faisais les passes. Je suis sûr que les gens disaient : ce gars-là ne peut pas marquer. Maintenant, ils vont dire : il ne peut pas passer. Ça montre que tous les joueurs ont des défauts.

« Tous les joueurs veulent avoir autant de passes que de buts. Ce n'est évidemment pas mon cas cette saison. Mais je sais que je peux passer. C'est simplement que je suis plus à l'aise de tirer cette saison. Dans chaque trio, tu as un rôle, et en ce moment, mon rôle est de tirer et ça nous crée des chances de marquer. »

Le nouveau 50?

Pacioretty pourrait devenir cette semaine le premier marqueur de 40 buts du Canadien depuis Vincent Damphousse en 1993-1994. Les plus cyniques diront que c'est là un indice de la qualité des éditions du CH des années suivantes. Mais on peut aussi se demander si le plateau des 40 buts n'a pas remplacé celui des 50 buts en tant qu'indicateur des talents de marqueur.

Entre les saisons 2008-2009 et 2011-2012, la quarantaine a été atteinte 24 fois dans la LNH, soit 6 fois par saison. Or, si on prend, par exemple, la période de 4 ans à l'issue de laquelle Damphousse a marqué ses 40 buts (1990-1991 à 1993-1994), on a répertorié 31 saisons de 50 buts.

Le hockey change, et c'est à se demander si la saison de Pacioretty ne devrait pas plus se comparer à celle de 51 buts de Stéphane Richer en 1989-1990.

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