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C1 - Paris SG: l'insoutenable légèreté de Javier Pastore

C1 - Paris SG: l'insoutenable légèreté de Javier Pastore

Jusqu'ici, c'était l'intermittent du spectacle: Javier Pastore, première recrue-phare du Paris SG de l'ère qatarie, a plus souvent déçu que donné satisfaction, mais son but contre Chelsea, splendide et crucial, peut changer la donne.

Cet exploit individuel de la 93e minute, en quart de finale aller de la Ligue des champions, où il a mystifié quatre Blues avant de tromper Cech, a donné une toute autre ampleur à la victoire parisienne (3-1). Et cet éclair de génie a fait resurgir le débat ouvert l'an passé après son but en quart de finale retour de la C1 à Barcelone (1-1): "Pastore choisit-il ses matches ?".

Un débat clos depuis car Laurent Blanc a vite tranché en début de saison en optant pour un 4-3-3 où l'indéboulonnable trio du milieu Verratti-Motta-Matuidi a toujours été impérial et dont le bon équilibre en attaque repose sur l'association entre Cavani, Ibrahimovic et Lavezzi. Exit donc Pastore du onze-type où il avait pourtant bonne place sous Carlo Ancelotti.

Du coup "el flaco" (le maigre, ndlr) a peu eu l'occasion de s'illustrer. Rarement titularisé, il a dû essentiellement se contenter de bouts de matches sans se distinguer. Un fait corroboré par de faméliques statistiques (3 buts, 1 passe décisive en 23 matches toutes compétitions confondues) qui tranchent avec celles des deux saisons précédentes.

En 2011-12, sa première saison fut correcte (16 buts, 8 passes en 43 rencontres), la suivante acceptable (9 buts, 12 passes en 48 rencontres), avec toujours cette interrogation le concernant: "Vaut-il les 42 M EUR investis par les dirigeants qataris ?".

Arrivé à 21 ans au PSG avec l'étiquette de futur "crack", dont l'exorbitante valeur marchande a agi comme un poids supplémentaire sur les frêles épaules, Pastore a vu son rendement constamment baisser. Un état de fait qui s'explique plus par une fragilité mentale que par ses qualités footballistiques intrinsèques.

Une fébrilité qui a atteint le seuil d'alerte à la fin de l'été dernier, où il n'a disputé qu'un match entre le 31 août et le 1er novembre, officiellement en raison d'une blessure à une cuisse, plus vraisemblablement parce que le moral était dans les chaussettes.

Depuis, les sifflets ont souvent accompagné les performances de Pastore qui a donné l'impression d'errer comme une âme en peine dans une équipe, certes d'un niveau très élevé, mais dont la propension à pratiquer un beau jeu, léché, devait lui permettre de se relancer.

Car l'Argentin a en Laurent Blanc un supporteur de choix qui ne l'a jamais oublié. L'entraîneur parisien aime les joueurs au fort bagage technique, ceux qui voient les choses avant les autres, ceux par qui la lumière jaillit.

"Javier est un joueur pétri de talent et qui a besoin de confiance. Cette confiance, il l'a par intermittence. Il va falloir que le staff et ses coéquipiers lui permettent de la retrouver pour que l'équipe utilise ses qualités", déclarait Blanc alors que l'Argentin était au plus bas.

A croire que les recommandations du "président" ont porté quelques fruits. La première manifestation de sursaut survint début février à Monaco (1-1), où sa solide prestation (en suppléant Cavani blessé), ponctuée par ce qui reste son seul but en championnat, a ravivé la frustration de sa saison en pointillés.

Sans toutefois faire changer d'avis Blanc, qui a trouvé la formule qui gagne sans lui, Pastore n'a depuis cessé d'engranger du crédit, ses apparitions étant à chaque fois plus convaincantes.

Et alors que ce n'était pas prévu, le jeu de chaises musicales consécutif à la blessure d'Ibrahimovic lui a offert la possibilité de briller contre Chelsea. Avec un but venu d'ailleurs que lui seul pouvait imaginer.

"Sur cette action, ce n'est que du talent", s'était réjoui Blanc après le match. Un talent qui s'est, encore, manifesté lors d'un grand rendez-vous. Ca tombe bien, Paris en a un, mardi en quart retour à Chelsea, voire d'autres, à venir.

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