Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ukraine: des manifestants pro-russes attaquent des bâtiments officiels dans l'est

Ukraine: des manifestants pro-russes attaquent des bâtiments officiels dans l'est

Des manifestants pro-russes ont attaqué dimanche des bâtiments officiels dans l'est russophone de l'Ukraine, s'emparant des locaux de l'administration provinciale dans la ville de Donetsk pour exiger l'organisation d'un référendum sur le rattachement à la Russie, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Cette région, frontalière de la Russie, enregistre tous les dimanches depuis la chute du régime pro-russe de Kiev fin février des manifestations en faveur d'une "fédéralisation" de l'Ukraine -solution officiellement promue par Moscou- ou du rattachement au grand voisin.

Le président russe Vladimir Poutine s'est engagé à défendre "par tous les moyens" les populations russophones des républiques de l'ex-URSS et jusqu'à 40.000 soldats russes ont été massés aux frontières de l'Ukraine, faisant redouter une invasion.

Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a reporté en raison de la situation une visite en Lituanie, a indiqué la présidence. Le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov a lui accusé, sur sa page Facebook, "Poutine et (le président ukrainien déchu Viktor) Ianoukovitch d'avoir payé pour ces désordres séparatistes".

A Donetsk, un million d'habitants, principale ville du bassin minier du Donbass, plus de 2.000 pro-russes ont manifesté aux cris de "Donetsk ville russe".

Les manifestants brandissaient drapeaux russes et panneaux "Donnez-nous un référendum" ou "Otan dehors".

A la fin du rassemblement, environ 150 protestataires s'en sont pris au bâtiment de l'administration locale, gardés par plus de 200 policiers, selon un correspondant de l'AFP.

Arrachant les boucliers des policiers massés devant les entrées, des manifestants ont réussi à pénétrer dans les locaux. Certains ont amené le drapeau ukrainien qui flottait sur le bâtiment de 10 étages et hissé à la place un drapeau russe.

Une banderole "République de Donetsk" a été déployée sur le bâtiment.

Les policiers ont fini par évacuer le secteur.

Les manifestants ont ensuite entrepris de barricader les lieux, notamment avec des pneus, exigeant que les élus locaux tiennent une session extraordinaire sur l'organisation d'un référendum, faute de quoi ils menacent de désigner leur propre "conseil du peuple" pour le faire.

Le parquet de Donetsk a indiqué à l'AFP avoir ouvert une enquête sur la prise du bâtiment.

A Lougansk, autre grande ville de l'est du pays, des manifestants s'en sont pris au bâtiment des services de sécurité ukrainiens (SBU), également à l'issue d'un rassemblement pro-russe, a constaté un photographe de l'AFP. Ils ont jeté des oeufs puis des pierres, brisant des vitres.

Des manifestants, certains cagoulés, réclamaient la libération d'activistes pro-russes interpellés plus tôt cette semaine par le SBU et accusés d'avoir préparé une attaque armée du bâtiment de l'administration locale.

La police a tenté sans succès de les repousser avec des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont réussi à casser la porte d'entrée, et certains ont pénétré dans les locaux.

Par ailleurs, à Kharkiv, autre grande ville de l'Est (1,4 million d'habitants), des incidents ont opposé un petit groupe de nationalistes à des manifestants pro-russes, qui les ont obligés à quitter la zone de la manifestation à genoux, a constaté l'AFP. Les nationalistes - qualifiés de fascistes par Moscou et les pro-russes - ont ensuite été évacués sous protection de la police.

Depuis le renversement du régime ukrainien pro-russe par des manifestants pro-européens à l'issue de violences sanglantes dans la capitale Kiev, les tensions sont vives dans l'est, où plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations, et le sud russophones de l'Ukraine.

La crise entre Moscou et Kiev a débouché sur le rattachement en mars de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, après un référendum non reconnu par l'Ukraine et les Occidentaux, qui parlent "d'annexion".

Plus tôt dimanche, c'est le parti nationaliste Svoboda (Liberté) qui avait annoncé qu'un de ses militants, par ailleurs journaliste, avait été retrouvé mort, portant des traces de tortures, après avoir été enlevé dans le centre du pays. Selon le parti le meurtre pourrait être en relation avec ses articles sur un influent homme d'affaires local.

str-fb-gk-os/so/lpt/ai

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.