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Deux cents ans après, Napoléon rejoue à Reims son ultime victoire

Deux cents ans après, Napoléon rejoue à Reims son ultime victoire

"Je vais aller motiver mes troupes et nous triompherons", explique avec un accent belge Napoléon, incarné par un bijoutier bruxellois, lors de la reconstitution samedi de la bataille de Reims, ultime victoire de l'empereur avant son exil à Elbe.

Bicorne à cocarde vissé sur la tête et redingote crème, l'empereur salue ses troupes qui défilent au son des tambours et des fifres avant de prendre place avec son état-major sur une petite butte pour contempler la bataille.

Près de 700 figurants venus d'une dizaine de pays d'Europe ont rejoué dans un parc à Tinqueux, en bordure de la "Cité des sacres", dans le nord-est de la France, le combat du 13 mars 1814 qui opposa les troupes coalisées russo-prussiennes aux soldats napoléoniens.

Après la présentation des différentes unités applaudies par près de 5.000 personnes, les canons ont livré leur feu avant les charges des cavaliers sabre au clair et les marches en rangs serrés de l'infanterie des deux camps sur un champ de bataille vite envahi par la fumée des tirs et les odeurs de poudre.

"Quand je mets le costume, je deviens l'empereur et je m'imagine à cette époque", raconte le Belge Jean-Gérald Larcin, 44 ans, un des trois "Napoléon officiels" autorisés à incarner ce rôle dans les diverses associations napoléoniennes.

"Nous sommes tous des passionnés d'histoire, et même si nous jouons à reconstituer les combats, on le fait dans un esprit fraternel", souligne l'homme, qui cultive une forte ressemblance avec le personnage historique, jusqu'à la taille "à un centimètre près", sourit-il.

"On se retrouve aussi autour de la passion de l'uniforme, dont certains ont encore des éléments d'époque", explique Michel Lamesch, alias le général Eugène Fririon, 56 ans, qui arbore une tunique noire bardée de médailles et un bicorne à plumes blanches pointé vers l'avant.

Selon lui, les plus belles tenues valent jusqu'à 7.000 euros.

La manifestation, qui se prolongera dimanche, permet également de découvrir un bivouac de près de 200 tentes d'époque où les soldats des deux camps fraternisent autour des marmites fumantes et échangent dans presque toutes les langues européennes.

"Je suis né à Leipzig, où chaque place évoque Napoléon, cela fait 25 ans que je participe à presque toutes les batailles avec mon association pour revivre cette époque et partager ma passion", raconte Mathias Kretzschmar venu d'Allemagne pour jouer un soldat russe.

Le 12 mars 1814, le général Guillaume de Saint-Priest, commandant le corps d'armée russo-prussien, s'empare de Reims alors que Napoléon séjourne à Soissons.

L'empereur rassemble alors ses troupes et marche vers la cité des sacres dans la nuit et s'installe à Tinqueux devant Reims le 13 en fin de matinée.

"La bataille fait rage en milieu d'après-midi après l'arrivée des renforts du maréchal Ney et les troupes ennemies sont enfoncées aux portes de la ville dans des combats sanglants, souvent à la baïonnette", relate Fabrice Delaitre, historien et scénariste de la reconstitution.

Près de 5.400 soldats furent mis hors de combat côté coalisé contre 700 dans les troupes napoléoniennes.

"Le soir, l'empereur entre sous les acclamations dans une ville entièrement illuminée par les Rémois, +le dernier sourire de la fortune+ comme le dira plus tard le général Marmont", poursuit l'historien.

"Par la suite, l'empereur se déplace vers le sud, puis à l'est, vers Saint-Dizier. A la faveur d'un message intercepté par la coalition qui découvre ainsi les plans de l'empereur, les troupes ennemies fondent sur Paris qui tombe le 31 mars", ajoute M. Delaitre.

Napoléon signe son abdication le 6 avril avant d'être exilé vers l'île d'Elbe selon le traité de Fontainebleau.

aj/mla/alc/plh

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