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Algérie: le camp Bouteflika annule un meeting en Kabylie après des violences

Algérie: le camp Bouteflika annule un meeting en Kabylie après des violences

La campagne présidentielle algérienne a connu un nouveau développement samedi avec l'annulation par le camp Bouteflika d'un meeting électoral après que des manifestants hostiles ont pénétré de force dans la salle et brûlé des portraits du président-candidat.

Candidat à un quatrième mandat, Abdelaziz Bouteflika est donné grand favori, en dépit de problèmes de santé qui alimentent les doutes sur sa capacité à gouverner. Il n'est ainsi apparu à aucun meeting, et a chargé sept de ses proches de sillonner le pays pour convaincre les électeurs.

Au même moment, le principal adversaire de M. Bouteflika, l'ex-chef de gouvernement et candidat malheureux à la présidentielle de 2004, Ali Benflis, triomphait dans son fief des Aurès.

C'est aux cris de "Bouteflika dégage", qu'Abdelmalek Sellal, proche collaborateur du président, a été accueilli à Béjaïa, en Kabylie, par quelque 250 manifestants qui ont ensuite brûlé des portraits du chef de l'Etat, selon des images diffusées par les chaînes de télé privées.

Plusieurs réunions électorales du camp présidentiel ont été chahutées depuis le début de la campagne.

"J'ai annulé ce meeting pour préserver la sécurité, ni plus ni moins", a déclaré M. Sellal, qui a démissionné de son poste de Premier ministre pour diriger la campagne de Bouteflika.

Une équipe de cinq personnes de la chaîne En-Nahar, qui soutient le président, a été agressée et quatre de ses journalistes ont été blessés, dont un grièvement, a déclaré à l'AFP son directeur, Anis Rahmani.

Selon des témoins, environ 250 personnes scandant des slogans hostiles à un quatrième mandat de M. Bouteflika s'étaient rassemblées devant la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa, deuxième ville de Kabylie, une région montagneuse traditionnellement frondeuse.

Une partie de la foule est ensuite entrée en force dans la salle et a agressé l'équipe d'En-Nahar qui se trouvait là avec d'autres journalistes, selon ces témoins.

Dans un communiqué, la direction de la campagne de M. Bouteflika a fait état d'un "attroupement hostile et violent" dont les instigateurs, selon elle, sont "les fascistes tenants du boycott, Barakat ('Ça suffit', mouvement hostile au 4e mandat), secondés par leurs nervis du MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie)".

Barakat est apparu dès l'annonce le 22 février d'une nouvelle candidature de Bouteflika, âgé de 77 ans et victime l'année dernière d'un AVC qui a nécessité près de trois mois d'hospitalisation en France. Depuis, le président ne s'est que rarement exprimé en public, d'une voix presque inaudible.

"Les agresseurs attroupés autour de la salle de la Maison de la Culture, brandissant des pancartes contre les élections, se sont servis de projectiles, agressant des citoyens et blessant policiers et journalistes, dont un a eu le bras fracturé", selon le communiqué de l'équipe de campagne.

Le directeur d'En-Nahar TV, Anis Rahmani a de son côté mis en cause les partisans du candidat Ali Benflis.

"C'est un dérapage dangereux venant d'un candidat bien précis. Nous lui demandons de dénoncer la violence et la terreur comme moyen d'accéder à El Mouradia", le quartier d'Alger où se trouve le palais présidentiel, a-t-il déclaré à l'AFP.

Des unités anti-émeutes de la Sûreté nationale "ont été déployées pour disperser les manifestants et rétablir l'ordre" et "les journalistes et leurs équipes techniques ont été évacués", a indiqué l'agence APS.

Ces évènements n'ont pas empêché M. Sellal d'animer un meeting en fin de journée à Alger, dans le faubourg populaire de Bab El Oued, au cours duquel il n'a pas fait mention de Bejaïa.

Au même moment, plus au sud, le principal rival de M. Bouteflika, Ali Benflis, triomphait dans son fief électoral des Aurès, berceau de la guerre d'indépendance (1954/62).

Des milliers de personnes l'ont applaudi dans le parc omnisports de Batna (430 km au sud-est d'Alger), sa ville natale, pleine à craquer, a constaté un journaliste de l'AFP.

Venant de Biskra, à une centaine de kilomètres de là, son cortège a été arrêté à plusieurs reprises sur la roule par une foule enthousiaste.

Alors que la victoire de M. Bouteflika fait peu de doutes, M. Benflis a estimé dans une déclaration à l'AFP, que la fraude serait son "principal adversaire" le 17 avril.

ao/cbo

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