L'Ukraine, secouée par une crise politique interne et en conflit avec son voisin russe, devrait connaître une récession en 2014, avec un PIB en chute de 3%, après une stagnation (0%) en 2013, a estimé vendredi la Banque mondiale.
Cette estimation vient confirmer la prévision annoncée par le gouvernement ukrainien la semaine dernière.
Ce scénario "prend en compte" les fortes augmentations du prix du gaz (+80%) que la Russie a annoncé cette semaine pour ses livraisons à l'Ukraine, a précisé Lalita Moorty, économiste à la BM, lors d'une conférence de presse à Kiev.
Le déficit devrait croître à 4,8% du PIB (contre 4,5% en 2013), ainsi que la dette, à 86,1% du PIB contre 81% en 2013, et l'inflation s'élever à 15%, selon les chiffres de la BM.
Avant la crise politique dans laquelle l'Ukraine a plongé fin 2013-début 2014, la BM prévoyait une croissance faible de 1 à 1,5% pour 2014.
"L'économie de l'Ukraine est en crise", a souligné Qimiao Fan, chef de la représentation de la BM en Ukraine, appelant à "des réformes macroéconomiques et structurelles urgentes".
Il s'est félicité de "l'engagement du gouvernement" intérimaire, issu du mouvement qui a renversé fin février le régime pro-russe du président Viktor Ianoukovitch, à mettre en oeuvre de telles réformes, dont il a reconnu qu'elles seraient "douloureuses", notamment dans le domaine social.
"Si les réformes sont mises en oeuvre avec constance", la BM prévoit que l'Ukraine pourrait retrouver la croissance (+3%) dès 2015, mais prévient que "les risques auxquels fait face le pays sont importants".
Au bord de l'asphyxie financière, l'Ukraine a obtenu la semaine dernière un pré-accord du Fonds monétaire international pour un plan d'aide qui pourrait se monter à 18 milliards de dollars sur deux ans, mais sera conditionné à la mise en oeuvre de mesures d'économies drastiques par les autorités de Kiev.
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