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Processus de paix: les négociateurs tentent de sortir de la crise

Processus de paix: les négociateurs tentent de sortir de la crise

Les Etats-Unis s'efforçaient jeudi en coulisses de ramener Israël et les Palestiniens à la table des négociations, tout en laissant entendre qu'ils pourraient abandonner les deux parties à leurs querelles.

La crise s'est approfondie en raison du refus d'Israël de libérer un quatrième et dernier contingent de prisonniers comme prévu le 29 mars, auquel la direction palestinienne a répliqué en demandant l'adhésion à 15 accords et traités internationaux.

Une rencontre pour aplanir les divergences a réuni dans la nuit de mercredi à jeudi l'émissaire américain Martin Indyk, la ministre israélienne Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations, et le négociateur palestinien Saëb Erakat, selon les médias locaux.

Rien n'a filtré des discussions, mais une source proche du dossier, citée par le site d'information israélien Walla, a qualifié les chances de succès de "très minces".

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a condamné les dernières décisions "non constructives et unilatérales" prises par les deux parties, relevant selon lui de la "loi du Talion", tout en assurant qu'il restait une chance de parvenir à une solution diplomatique.

Son homologue au département d'Etat, Marie Harf, a également rappelé qu'Israël et les Palestiniens devaient prendre "des décisions difficiles. Nous ne pouvons pas le faire pour eux. C'est à eux de le faire".

Le chef de l'opposition israélienne, le travailliste Yitzhak Herzog, a jugé le comportement des deux parties digne d'un "jardin d'enfants", mettant en garde contre un désengagement de Washington, après une rencontre avec l'ambassadeur américain en Israël Dan Shapiro.

"Il y a une lassitude profonde (des Américains) qui ont envie de dire: les amis, faites ce que vous voulez, et appelez-nous quand vous aurez terminé!" a déclaré M. Herzog à la radio militaire, estimant ce découragement américain "dangereux, très dangereux" pour le processus de paix.

Avant la rencontre tripartite, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Insatisfait des propositions de compromis pour régler le litige sur les prisonniers échafaudées entre MM. Kerry et M. Netanyahu, M. Abbas a signé mardi les demandes d'adhésion à 15 accords et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils.

Mais les dirigeants palestiniens ont multiplié les déclarations apaisantes, assurant vouloir poursuivre les négociations.

"Nous sommes toujours engagés à ces pourparlers et nous continuerons jusqu'au 29 avril", échéance des neuf mois impartis aux négociations relancées en juillet 2013 sous le parrainage de M. Kerry, a déclaré mercredi le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki, après avoir remis les demandes d'adhésion.

Israël et les Etats-Unis s'opposent aux démarches palestiniennes, affirmant qu'il s'agit de diversions par rapport au processus de paix.

Une partie de la coalition gouvernementale israélienne appelle même M. Netanyahu à prendre l'initiative d'interrompre les négociations.

"Cette rencontre (tripartite) après les demandes des Palestiniens auprès des Nations unies, contraire à tous leurs engagements, est une insulte à l'Etat d'Israël", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin, membre du Likoud (droite nationaliste), le parti de M. Netanyahu, cité par les médias locaux.

"La décision des Palestiniens de se tourner vers l'ONU n'est pas encourageante, mais il ne faut pas baisser les bras", a plaidé Mme Livni.

La crise a poussé la Ligue arabe à convoquer une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères le 9 avril au Caire.

Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide de M. Kerry, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.

En contrepartie, la direction palestinienne consentait à suspendre pendant la période de neuf mois impartie toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les juridictions internationales susceptibles de poursuivre Israël.

bur-dar/sst/tp

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