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Le trafic aérien affecté par un appel européen à éviter le survol de la Crimée

Le trafic aérien affecté par un appel européen à éviter le survol de la Crimée

Les autorités européennes de l'aviation ont recommandé jeudi aux compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien de la Crimée, pomme de discorde entre l'Ukraine et la Russie, les obligeant de fait à contourner la mer Noire.

Ces détours ne concernent pas seulement les liaisons entre pays riverains de la mer Noire mais aussi des vols entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie, a expliqué un expert de l'aviation qui a requis l'anonymat.

Cette mesure fait suite à l'intention déclarée des autorités russes de prendre en mains le contrôle aérien de la Crimée à partir de ce jeudi à 06H00 GMT.

Dans la foulée d'un référendum organisé en Crimée, Moscou a décrété le 21 mars dernier le rattachement de cette région séparatiste ukrainienne à la Russie, une annexion qui n'est pas reconnue par la communauté internationale ni donc par l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI), qui dépend des Nations unies.

Celle-ci a adressé mercredi une lettre à ses 191 Etats membres soulignant le danger de voir deux organismes de contrôle aérien, un ukrainien et un russe, tenter de réguler les vols dans la région de Simféropol, capitale de la Crimée, et recommandant de mettre en place des routes de substitution.

En conséquence, l'Ukraine a demandé à Eurocontrol de refuser les plans de vol qui survolent la région de Simferopol, a expliqué à l'AFP cet organisme chargé de la sécurité de la navigation en Europe.

Les routes de rechange proposées par Eurocontrol sur son site internet longent le pourtour de la mer Noire, la région de Simferopol occupant pratiquement tout le coeur de cette mer.

Les avertissements d'Eurocontrol, affichées sur son site dans la nuit de mercredi à jeudi, ont été reprises avec plus de publicité par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA).

Celle-ci a à son tour recommandé aux compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien du territoire contesté.

"C'est dangereux dès que plus d'un prestataire de contrôle aérien est chargé d'une même région d'information de vol. On ne peut pas faire de compromis avec la sécurité des passagers", a souligné Patrick Ky, directeur de cette agence de l'Union européenne.

"De telles mesures doivent être prises immédiatement quand de graves risques pèsent sur la sécurité des vols internationaux civils", a ajouté le Commissaire européen aux Transports, Slim Kallas, cité dans le communiqué de l'AESA.

Eurocontrol a annoncé qu'il se coordonnait avec les centres de contrôle aérien d'Ukraine, de Turquie, de Bulgarie, de Roumanie et de Moldavie pour éviter des perturbations du trafic.

Mais les vols long-courriers qui survolaient cette zone, par exemple les liaisons entre Paris et l'Extrême-Orient (Singapour, Thaïlande, Vietnam) devraient être rallongées d'une dizaine de minutes en moyenne, a expliqué un porte-parole d'Air France. Des vols moyen-courriers, comme la liaison Paris-Erevan, en Arménie, devraient également être rallongés, a-t-il ajouté.

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