Un train de charbon du groupe brésilien Vale a été attaqué mardi soir au Mozambique et son conducteur blessé, a indiqué mercredi le gouvernement, accusant des membres de la Renamo, principal parti d'opposition et ex-guérilla ayant repris les armes en 2012.
"Le conducteur a été soigné et est dans un état stable", a précisé Vale, ajoutant que ses "opérations sont temporairement suspendues pour permettre la tenue de l'enquête".
"La Renamo a attaqué un train transportant du charbon et touché le conducteur à la jambe", a déclaré le vice-ministre de l'Intérieur José Mandra à Radio Mozambique.
Le train a été attaqué mardi vers 21H00 (19H00 GMT) dans la province de Sofala (centre), en proie à des heurts sporadiques depuis fin 2012 entre la Renamo et les forces de l'ordre.
Le groupe minier brésilien a confirmé dans un bref e-mail à l'AFP que l'un de ses trains roulant sur la ligne de Sena, entre le gisement de charbon de Moatize (nord-est) et le port de Beira (centre), avait été "atteint par plusieurs coups de feu".
"C'est une tentative pour déstabiliser le pays", a dénoncé le vice-ministre de l'Intérieur.
"Depuis que le conflit a commencé, la Renamo ne s'est jamais attaquée à la ligne de Sena. Pourquoi le ferions-nous alors que nous sommes en train de parvenir à un accord?", a rétorqué le porte-parole de la Renamo, Antonio Muchunga, auprès de l'AFP, accusant des forces gouvernementales d'avoir perpétré l'attaque.
La Renamo - une ancienne guérilla antimarxiste, devenue principale force de l'opposition après 16 ans de guerre civile en 1992 - réclame un meilleur partage du pouvoir et accuse le Frelimo au pouvoir de s'accaparer tout le produit des richesses du pays.
Le mouvement, qui perd du terrain à chaque élection - de 47% des voix en 1999 à 16% en 2009 -, a repris les armes ces derniers mois. Mais après avoir boycotté les élections municipales en novembre, il a annoncé en janvier qu'il participerait aux élections générales, prévues en octobre, tandis que des négociations piétinent depuis des mois à Maputo.
Il est impossible de savoir quel crédit accorder à ces démentis, quasi-systématiques, sans que l'on puisse pour autant écarter une stratégie du camp adverse de jeter le discrédit sur la Renamo.
Le géant minier brésilien Vale exploite dans le nord-ouest du Mozambique un complexe d'extraction de charbon pour centrales thermiques ou à l'usage des aciéries, destiné en grande partie à l'exportation, notamment vers la Chine et l'Inde. Il a lancé la construction d'une nouvelle voie ferrée de 900 km pour exporter son charbon via le port de Nacala (nord).
La Renamo avait menacé l'an dernier de s'en prendre à ces infrastructures stratégiques.
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