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Les Sud-Soudanais pris entre la famine et la guerre

Les Sud-Soudanais pris entre la famine et la guerre

Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d'alarme : la faim menace sérieusement des populations entières dans le Soudan du Sud, pays indépendant depuis juillet 2011.

Des villageois mangent des herbes pour survivre, une des conséquences de la guerre civile dans la région. La crise risque de s'aggraver en raison de la lenteur de l'aide humanitaire internationale.

Des réfugiés racontent qu'ils font « bouillir des racines vénéneuses pendant six ou sept jours pour en extraire tout le poison et pour avoir quelque chose à manger », selon AntDonio Guterres, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.

Jérôme Oberreit, secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF), dénonce une « réponse incroyablement lente et inadéquate » des organisations onusiennes.

L'ONU a déjà commencé à larguer des vivres sur le nord du pays. Un grand avion Iliouchine a balayé les États du nord du pays avec 30 tonnes de vivres, de quoi assurer la nourriture pour des dizaines de milliers de personnes coincées entre les rebelles et les troupes gouvernementales.

La ville éthiopienne frontalière de Gambela a été prise d'assaut par près de 70 000 Sud-Soudanais fuyant les combats qui ont éclaté en décembre.

Ces opérations coûteuses, comparativement à celles menées par voie terrestre, pourraient toutefois être compromises.

Les Nations unies n'ont récolté que le tiers des 1,27 milliard de dollars américains nécessaires pour répondre à la crise.

La voie des airs demeure la seule solution pour le moment, selon La Ertharin Cousin, directrice du PAM. Elle explique que les pluies prévues dans les prochaines semaines risquent de rendre les routes inutilisables.

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la famine menace près de 7 millions de personnes. L'ONU fait état d'un million de personnes chassées de chez elles au cours des 100 premiers jours du conflit et indique que 3,7 millions de Sud-Soudanais sont maintenant menacés d'une insécurité alimentaire.

Rien ne laisse entrevoir une amélioration prochaine de la situation. Le dernier accord de cessez-le-feu conclu en janvier a volé en éclats et les négociations engagées à Addis-Abeba n'ont rien donné.

Les pourparlers de paix ont été suspendus jusqu'à fin avril, ce qui qui laisse craindre le pire pour les populations civiles prises en étau entre les belligérants.

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