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Élections 2014: les réactions des candidats au deuxième débat des chefs

Les réactions des candidats au deuxième débat des chefs
PC

Aussitôt le débat terminé, Philippe Couillard, François Legault, Françoise David et Pauline Marois ont eu quelques minutes pour répondre aux questions des journalistes. Voici leurs réactions à la suite de ce deuxième débat des chefs qui s’est déroulé jeudi soir.

Philippe Couillard s'attendait à être la cible

Même s'il a été la cible principale de ses rivaux, le chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, estime «s'être tenu debout», jeudi soir, lors du deuxième débat des chefs, sans répliquer par des attaques personnelles.

En tête dans plusieurs sondages, M. Couillard a été la cible d'attaques virulentes, entre autres sur ses liens avec l'ex-directeur du CUSM, Arthur Porter, ainsi que sur son choix de placer 600 000 $ dans un paradis fiscal quand il résidait en Arabie saoudite.

«Par l'évolution de la campagne, il fallait s'attendre à cela, a dit le chef libéral. Je pense que notre campagne va bien.»

M. Couillard, qui la semaine dernière promettait de ne pas s'en laisser imposer en cas d'attaques au cours des débats, n'a pas condamné le ton utilisé par certains chefs de partis.

«Chacun choisit son style de politique, a-t-il dit au terme de la joute oratoire. J'aurais pu embarquer sur ce terrain et questionner ces personnes sur les enjeux qui les concernent. J'ai choisi de ne pas le faire et je crois que c'est ce que les Québécois vont préférer. Je ne pense pas (...) que les citoyens voulaient assister à un lançage de boue réciproque.»

Le chef du PLQ néanmoins haussé le ton à quelques reprises au cours du débat, notamment lorsque la chef péquiste Pauline Marois a évoqué ses liens avec le Dr Porter, accusé de fraude, affirmant qu'il ne tolérerait pas le «salissage par association».

M. Couillard n'a pu s'empêcher de rappeler que sa rivale péquiste n'avait toujours pas été en mesure de rassurer la population quant à la tenue d'un référendum sur la souveraineté en répétant qu'il n'y en aurait pas «tant que les Québécois ne seront pas prêts».

«Sur la question du référendum, c'est encore plus clair pour moi qu'il va y en avoir un parce qu'elle (Mme Marois) n'a pas été capable de dissiper le doute», a dit le chef libéral.

M. Couillard a promis de terminer la campagne avec des «propositions» quotidiennes afin de rallier les Québécois.

Pauline Marois se réjouit de la prédominance du thème de l'intégrité

La chef péquiste s'est réjouie que l'intégrité se soit retrouvée au coeur de nombreux échanges au cours du débat de jeudi soir, et ce, même si son adversaire caquiste l'a grillée concernant le "deal" allégué entre son époux, Claude Blanchet, et la FTQ.

Les échanges entourant l'éthique ont été musclés tout au long de la joute oratoire, notamment lorsque le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, prenait la parole. Mais c'est sa façon de travailler, a plaidé Mme Marois, qui soutient être demeurée "polie" au fil des discussions.

Si le débat a donné lieu à des échanges corsés entre les deux anciens compagnons d'armes péquistes, ceux-ci avaient clairement pour cible principale Philippe Couillard, que plusieurs sondages placent en avance dans les intentions de vote.

Selon Mme Marois, cela aura permis de "bien camper le fait" que l'élection d'un gouvernement du Parti libéral se traduirait par le retour au pouvoir de "la vieille équipe libérale" (que celle de l'ex-premier ministre Jean Charest) et des "mêmes vieilles recettes".

La leader estime par ailleurs avoir été claire sur la question du référendum. Elle a réitéré jeudi soir qu'il n'y aurait pas de référendum tant que les Québécois ne seraient pas "prêts".

Pauline Marois s'est dite "bien consciente" que la population ne veut pas d'un référendum "à ce moment-ci". Et s'ils n'en veulent pas, "je vais être capable de les écouter", a-t-elle affirmé en point de presse.

Elle a bien écouté M. Couillard lorsqu'il a déclaré, pendant le débat, que Fatima Houda-Pepin avait quitté le caucus libéral de son propre chef et qu'elle n'avait pas été éjectée.

"Je ne l'ai pas repris, mais vous lirez les propos de Mme Pepin là-dessus; ce n'est pas très élogieux sur M. Couillard; elle a dit qu'il dit noir un jour et blanc le lendemain", a-t-elle expliqué en point de presse.

La principale intéressée, qui se présente comme candidate indépendante dans la circonscription de La Pinière, en banlieue de Montréal, a réagi aux propos de son ancien chef sur Twitter.

"Ce n'est pas moi qui ai quitté le caucus libéral. Philippe Couillard a exigé de moi de piler sur mes convictions", pouvait-on lire jeudi soir sur son fil.

Un «tournant historique» pour François Legault

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, estime que le second débat électoral marquera non seulement un point tournant dans cette campagne, mais bien un "tournant historique" au Québec.

Le leader caquiste s'est dit «très, très content» de sa performance de jeudi soir - en coulisses, son entourage se félicitait d'ailleurs de sa prestation - et il estime qu'après ce débat, «quelque chose devrait commencer à changer».

Il a dit espérer qu'à l'issue de cette joute oratoire, les électeurs du Québec se rallieraient à la CAQ, qui arrive invariablement en troisième position dans l'ensemble des sondages publiés depuis le déclenchement des élections.

Car tandis que les deux vieux partis continuent à s'entredéchirer, la CAQ propose de son côté un «virage en faveur des contribuables du Québec», a plaidé M. Legault lors du point de presse.

Aux yeux du chef, on aura ainsi assisté jeudi soir à un «tournant historique», qui permettra de tourner la page sur quatre décennies de «paralysie» et d'«immobilisme» gravitant autour d'un référendum «que personne ne veut au Québec».

Les projecteurs devraient donc de nouveau se braquer sur les enjeux économiques au détriment d'autres dossiers moins prioritaires d'ici le scrutin du 7 avril, croit M. Legault.

Il juge être le mieux placé des chefs des trois grands partis pour donner un coup de barre sur le plan économique.

«On a besoin d'un homme d'affaires. Pas d'une travailleuse sociale, pas d'un médecin», a-t-il raillé, faisant référence aux formations académiques de Pauline Marois et de Philippe Couillard, respectivement.

À l'instar de sa rivale péquiste, François Legault n'a pas ménagé le chef libéral Philippe Couillard, dont le parti semble avoir profité du déplacement du vote caquiste. Il n'a pas épargné non plus son ancienne compagne d'armes au PQ, la première ministre sortante Pauline Marois.

M. Legault a affirmé que s'il s'était montré agressif lors de certains échanges, c'était parce qu'il «haïssait» entendre des gens tenir des propos qui ne correspondent pas à la «vérité».

«Je pense que tout le monde au Québec comprend que Mme Marois a été électoraliste en essayant de faire porter l'élection sur la charte, et là on voit qu'elle s'est trompée. Il fallait lui dire», a-t-il dit lancé, sourire en coin.

Françoise David croit avoir prouvé la pertinence de Québec solidaire

Françoise David a rallié ses trois rivaux, jeudi soir, lors du deuxième débat des chefs, ce qui, selon la coporte-parole de Québec solidaire (QS), démontre que le parti a besoin d'une «grosse équipe» à l'Assemblée nationale.

Mme David a été en mesure d'obtenir l'appui de Pauline Marois, Philippe Couillard et François Legault lors de discussions concernant les aînés.

«J'avoue, avec un peu de surprise, (avoir) obtenu facilement l'appui des trois chefs à un projet de loi que je compte déposer à l'Assemblée nationale sur le problème des aînés expulsés de leur logement», a expliqué la coporte-parole de Québec solidaire, après le débat.

«S'il fallait juste une preuve (pour montrer) que nous avons besoin de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, vous l'avez», a-t-elle ajouté.

Mme David s'est dite satisfaite du ton employé au cours du débat, et ce, malgré certaines attaques virulentes lors d'échanges sur l'intégrité et la souveraineté, entre autres.

«De temps en temps, il y avait un peu de cacophonie, mais sincèrement, je pensais que ça serait bien pire, a-t-elle dit. Après la semaine que nous venions de vivre, avec un peu de garrochage de bouette, je me suis dit que le ton allait être agressif.»

La coporte-parole de QS estime avoir été en mesure de tirer son épingle du jeu.

«J'ai eu l'impression que les gens ont essayé de se retenir un petit peu, a-t-elle observé. À travers cela, j'ai eu l'impression de pouvoir faire ma place avec un ton plus nuancé que celui de certains de mes adversaires.»

Quant au cadre financier de la formation politique, prévoyant près de 15 milliards $ de dépenses, Mme David a assuré qu'un gouvernement solidaire serait en mesure de générer les revenus nécessaires, notamment en taxant davantage les institutions financières.

«Nous ne sommes pas des pelleteux de nuages», a martelé la coporte-parole du parti.

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