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Peine de mort: hausse en 2013 du nombre d'exécutions capitales, Irak et Iran montrés du doigt, la Chine en tête

Davantage d'exécutions dans le monde en 2013 qu'en 2012

Au moins 778 condamnés ont été exécutés en 2013 dans le monde, si l'on exclut la Chine muette sur ses statistiques, contre 682 l'année précédente. Une "nette flambée" attribuée à l'Iran et à l'Irak, indique le rapport annuel d'Amnesty International sur la peine capitale publié jeudi 27 mars.

"Deux pays sont à l'origine de l'augmentation des exécutions en 2013: ce sont l'Iran et l'Irak" et ce chiffre est en deçà de la réalité sachant que le régime de Téhéran minore le nombre des suppliciés", indique Audrey Gaughran, directrice des affaires internationales à Amnesty. Elle juge "très inquiétante" la centaine d'exécutions supplémentaires entre 2012 et 2013.

Un augmentation d'autant plus inquiétante que ces chiffres ne prennent pas en compte les exécutions ordonnées en Chine. "Notre estimation totale exclut la Chine où (…) la peine de mort est un secret d’État", ajoute Audrey Gaughran. Amnesty parvient tout de même à évaluer plusieurs milliers le nombre d’exécutions en se fondant sur des estimations. "La Chine a continué d'exécuter davantage de personnes que les autres pays du monde rassemblés", souligne l'ONG.

"Les autorités chinoises ont affirmé que depuis 2007, elles avaient réduit le recours à la peine de mort. Nous leurs lançons donc le défi suivant : si vous avez les chiffres, publiez les et montrez les nous", a encore dit Audrey Gaughran. La Chine a ces dernières années supprimé la peine de mort pour certains types d'actes de "criminalité en col blanc" et a promis en novembre dernier de continuer à raccourcir cette liste. De plus, une réforme de 2007 exigeant l'approbation de la Cour suprême chinoise pour toutes les sentences capitales a entraîné un recul des exécutions, selon certaines organisations de défense des droits de l'homme.

Human Rights Watch a ainsi estimé en janvier que le nombre des exécutions dans le pays "était tombé sous le seuil de 4000 (par an) ces dernières années", contre environ 10 000 une décennie auparavant.

Après la Chine, arrivent en deuxième position du classement, l'Iran (au moins 369 exécutions en 2013), suivi de l''Irak (169). L'Arabie saoudite pointe en quatrième position (79), suivi des États-Unis (39) et de la Somalie (34). "Un petit nombre de ces pays seulement ont commis l'essentiel de ces meurtres absurdes financés par l'Etat", souligne pour sa part le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty.

Aucune exécution sur le continent européen et en Asie centrale

"En dépit des revers enregistrés en 2013, on constate depuis vingt ans une baisse régulière du nombre de pays recourant à la peine de mort", selon Amnesty International. Alors que 37 l'appliquaient il y a 20 ans, ce nombre a chuté à 25 en 2004 et à 22 l'an dernier. "La tendance sur le long terme est claire: la peine de mort devient une pratique du passé", a affirmé Amnesty, appelant "tous les gouvernements qui tuent toujours au nom de la justice à décider immédiatement d'un moratoire sur la peine de mort, en vue de l'abolir".

Parmi les pays à avoir marqué une pause en 2013 figurent notamment la Gambie, les Émirats arabes unis et le Pakistan. Aucune peine capitale n'a été mise à exécution non plus au Bélarus, signifiant qu'aucune exécution n'a été pratiquée sur le continent européen et en Asie centrale en 2013.

Les méthodes d'exécutions dans le monde en 2013 incluent l'électrocution, la décapitation, la pendaison, l'injection létale et le peloton d'exécution. Certaines peines capitales se font en public, comme en Iran, en Corée du Nord, en Arabie saoudite et en Somalie.

Elle est parfois appliquée pour des crimes n'ayant pas provoqué la mort, comme le vol ou le trafic de drogue, ou des actes "qui ne devraient pas être considérés comme des crimes comme l'adultère et le blasphème", selon Amnesty. Des peines de mort sont aussi parfois exécutées dans le plus grand secret, sans même que la famille ou les avocats du prisonnier soient informés à l'avance de l'exécution.

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