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Ebola en Guinée: éviter la propagation, une priorité absolue

Ebola en Guinée: éviter la propagation, une priorité absolue

Au lendemain de la découverte de cas suspects de fièvre Ebola au Liberia et au Canada sur une personne venant d'Afrique de l'Ouest, la bataille s'intensifiait mardi en Guinée, épicentre de l'épidémie, pour éviter à tout prix sa propagation.

De janvier au 23 mars, au moins 61 personnes sont mortes en Guinée de fièvre hémorragique, plusieurs des 87 cas identifiés ayant été confirmés comme étant dus au virus Ebola, l'un des plus mortels et des plus contagieux pour lequel il n'existe aucun vaccin ou remède.

Sur 45 échantillons prélevés sur des malades et des cas suspects analysés jusqu'alors par les instituts Pasteur de Lyon (France) et de Dakar, treize se sont révélés être des cas d'Ebola, selon les autorités sanitaires guinéennes et leurs partenaires internationaux qui n'ont cependant pas précisé quelle était la nature des autres virus détectés.

L'épidémie s'est déclarée dans des régions du sud de la Guinée proches des frontières avec la Côte d'Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone.

Elle s'est d'abord propagée à Conakry, la capitale guinéenne située dans le nord-ouest, où deux personnes sur trois cas détectés sont mortes victimes d'un virus qui n'est pas Ebola, selon le ministère guinéen de la Santé qui n'avait toujours pas indiqué mardi quelle était l'origine des fièvres mortelles.

Lundi, l'épidémie a franchi la frontière avec le Liberia où six cas de fièvre hémorragique suspectée d'avoir été provoquée par Ebola ont été détectés dans le nord de ce pays, dont cinq mortels, sur des personnes qui revenaient de Guinée.

A des milliers de kilomètres, dans l'ouest du Canada, une personne développant tous les symptômes d'une fièvre hémorragique, comme celle provoquée par le virus Ebola, a été hospitalisée peu après son retour d'Afrique de l'Ouest.

Selon Médecins sans frontières (MSF), très active depuis la révélation la semaine dernière de l'épidémie et qui dispose en Guinée d'une équipe d'une trentaine de personnes, "la priorité, c'est d'identifier les personnes ayant été en contact avec les cas suspects ou confirmés, pour les suivre et les isoler si elles présentent des symptômes".

Les pays ayant une frontière avec la Guinée, dont le Mali, le Sénégal, la Sierra Leone et la Côte d'Ivoire, ont réactivé leurs systèmes de surveillance épidémiologique.

"Nous sommes inquiets. La maladie peut facilement voyager. Les animaux (qui véhiculent le virus) ne connaissent pas de frontière", a observé Simplice Dagnan, le directeur général de l'Institut national d'hygiène publique de Côte d'Ivoire.

En Afrique, l'infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris, de singes, d'antilopes des bois et de porcs-épics retrouvés morts ou infectés dans la forêt tropicale, selon les autorités ivoiriennes.

Le virus se propage ensuite entre les personnes à la suite de contacts directs avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques de malades infectés.

Le taux de létalité des fièvres hémorragiques peut atteindre 90%, a rappelé Simplice Dagnan.

Le seul moyen de lutter contre la propagation de l'épidémie est liée à la prévention, à l'information des populations et au confinement des malades, ce à quoi travaillent activement le ministère guinéen de la Santé et les organisations internationales.

Selon MSF, il est également essentiel de pouvoir analyser les nouveaux échantillons sur place sans avoir à les envoyer à l'étranger, raison pour laquelle des laboratoires mobiles sont en train d'arriver en Guinée.

"Cela va vraiment faciliter les choses, permettre d'être beaucoup plus rapide dans le diagnostic précis et cela va aider à mieux cerner l'épidémie", a affirmé lundi à l'AFP la responsable des situations de crise de MSF-Belgique à Bruxelles, Marie-Christine Ferir.

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