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Le Conseil du patronat livre son analyse des propositions économiques des partis

Le Conseil du patronat présente son analyse des propositions des partis
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MONTRÉAL - Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime qu'il faudrait, sur le plan économique, un programme regroupant les meilleures idées des trois principaux partis politiques pour assurer la prospérité du Québec.

Le CPQ, qui se dit non partisan, a publié mardi une analyse des engagements économiques du Parti québécois (PQ), du Parti libéral du Québec (PLQ) et de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans laquelle il fait la liste des bonnes et des moins bonnes idées de chacun d'entre eux.

«Il y a des bons éléments dans les plateformes quelles qu'elles soient, affirme d'emblée le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval. Maintenant, il y a aussi des moins bons éléments et il y a des inquiétudes.»

Bien que l'analyse parle d'un «programme politique idéal» regroupant les meilleures idées, M. Dorval reconnaît qu'il s'agit non seulement d'une petite boutade mais bien d'une impossibilité dans les faits.

«Un amalgame des trois plateformes pourrait être intéressant mais les trois plateformes ont leur structure et c'est évident que si vous essayez d'amalgamer des plateformes, il va manquer des bouts, probablement!» a-t-il déclaré à La Presse Canadienne.

Ainsi, les trois formations reçoivent de bonnes notes au chapitre des ressources naturelles: la CAQ pour sa volonté d'exploiter les ressources pétrolières du Golfe du Saint-Laurent; le PLQ pour son intention de relancer le Plan Nord et le PQ pour sa décision d'explorer le potentiel pétrolier de l'île d'Anticosti et d'utiliser les surplus d'électricité pour attirer des investissements.

À l'opposé, le CPQ déplore qu'aucune des trois plateformes ne traite davantage de la formation, de la réduction des taxes sur la masse salariale, des régimes complémentaires de retraite et de l'exploitation des gaz de schiste.

Du côté libéral, le CPQ salue la volonté de réviser sur une base continue les dépenses de programmes et d'effectuer des compressions dans la bureaucratie des ministères de la Santé et de l'Éducation. Il accueille aussi favorablement, outre la relance du Plan Nord, la stratégie maritime et d'autres mesures de relance.

En contrepartie, il juge sévèrement la promesse libérale d'annuler l'augmentation des tarifs des services de garde, l'absence de mesures concrètes pour contrôler la croissance des dépenses de l'État et reproche au cadre financier du PLQ de reposer sur prévisions de croissance trop optimistes.

Du côté péquiste, le Conseil du patronat appuie la révision des services publics pour éliminer les dédoublements et l'engagement, en santé, d'axer le financement sur le patient. Il estime par ailleurs que la politique économique présentée l'automne dernier par le gouvernement Marois répond à plusieurs demandes, notamment du côté des PME.

Le Parti québécois s'attire toutefois la réprobation du CPQ pour son interventionnisme et sa tendance au saupoudrage. Le Conseil lui reproche aussi d'alourdir le fardeau des employeurs, notamment avec le renforcement de la Charte de la langue française et l'implantation de la Charte des valeurs. Sans mentionner explicitement la possibilité d'un éventuel référendum, le Conseil reproche tout de même au PQ d'entraîner le Québec «dans des débats moins essentiels et impliquant de l'incertitude ainsi que de l'instabilité».

Quant à la CAQ, le Conseil qualifie de courageux les moyens qu'elle propose pour contrôler les dépenses publiques et la création d'un poste de Directeur du budget. Le CPQ se réjouit également de la proposition caquiste de réduire le fardeau fiscal des contribuables québécois et trouve intéressantes les idées contenues dans le Projet Saint-Laurent et en matière de relations de travail.

Tout comme les libéraux, la Coalition avenir Québec s'attire les foudres du CPQ pour son refus d'augmenter les tarifs des services de garde et encore plus pour son intention d'annuler partiellement les hausses de tarifs d'Hydro-Québec. Le Conseil reproche par ailleurs au cadre financier de la CAQ de ne pas tenir compte des effets négatifs de sa proposition de réduire les crédits d'impôt aux entreprises et de réductions des effectifs dans le secteur public et parle d'une impossibilité de réalisation à court terme.

Yves-Thomas Dorval constate que l'ensemble des partis ont non seulement compris la nécessité de réduire les dépenses de l'État et l'endettement, mais qu'ils sont aussi prêts à en discuter en campagne électorale parce que la préoccupation a atteint l'électorat.

«La population le sait, elle le ressent, même si dans la qualité de vie on ne le voit pas encore», note le président du CPQ, qui rappelle qu'avec le vieillissement de la population, le nombre de travailleurs par personne retraitée passera de quatre à deux d'ici 16 ans.

«Nous sommes confrontés à ce mur qui s'en vient, où l'on aura moins de gens qui vont créer de la richesse dans la population et ça, c'est une réalité implacable», a-t-il indiqué, rappelant qu'en plus des dépenses de santé qui augmenteront, il faudra aussi remettre à jour plusieurs infrastructures publiques vieillissantes et en construire de nouvelles, d'où la nécessité de remettre les finances publiques sur la bonne voie.

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