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Centrafrique: MSF dénonce un "pic de violence" à Bangui

Centrafrique: MSF dénonce un "pic de violence" à Bangui

La capitale centrafricaine a connu un "pic de violence" depuis samedi, s'alarme mardi l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui a pris en charge 38 blessés, dont trois sont décédés, suite à ces affrontements entre groupes armés.

"La tension est encore montée d'un cran. Des tirs nourris d'armes automatiques et des jets de grenades ont eu lieu aux alentours des quartiers PK-5 et PK-12" de Bangui, explique MSF dans un communiqué.

"Suite à ce pic de violence, MSF a pris en charge 38 personnes blessées" par balles, à l'arme blanche et par des éclats de grenade. "Trois sont morts des suites de leurs blessures", précise le texte.

Un responsable de la Croix-Rouge centrafricaine avait indiqué plus tôt à l'AFP que l'organisation avait ramassé une quinzaine de cadavres aux abords du quartier commerçant PK-5 depuis samedi, où des musulmans sont assiégés depuis des semaines par des miliciens majoritairement chrétiens anti-balaka et des pillards.

Des échnges de tirs ont de nouveau eu lieu mardi entre anti-balaka et soldats de la force africaine, a constaté un correspondant de l'AFP. Les jours précdents les forces africaine Misca et française Sangaris avaient déjà riposté à des tirs.

"Le niveau d'insécurité réduit la possibilité de transférer des blessés (à l'hôpital) et entrave le déploiement des secours", déplore MSF.

Pour Hakim Chkam, chef de mission MSF en RCA, "ces nouveaux affrontements sont la preuve que nous ne sommes toujours pas revenus à une situation normale et que, malgré la présence des troupes armées internationales, les violences continuent".

"Depuis plusieurs semaines, des milliers de musulmans sont piégés dans ces quartiers protégés, tant bien que mal, par les forces internationales de la vindicte des miliciens anti-balaka", affirme encore le communiqué.

Formées en réaction aux exactions perpétrées pendant des mois par les combattants essentiellement musulmans de la Séléka, qui avaient pris le pouvoir à Bangui il y a un an, des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka s'en prennent depuis à la population musulmane.

Dans ce pays très pauvre et enclavé, les violences ont fait près d'un million de déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants.

"Chaque regain de violences génère un retour des personnes vers les camps et de nouveaux déplacements de population", alerte Hakim Chkam.

Selon MSF, 60.000 personnes sont toujours regroupées dans le camp de déplacés de Mpoko, près de l'aéroport de Bangui, qui en accueillait près de 100.000 au plus fort des violences, et "où les conditions sanitaires restent dramatiques".

cl/mc/ros

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