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Affaire Snowden : des informations aux mains des Russes?

Affaire Snowden : des informations aux mains des Russes?

Bien qu'Edward Snowden ait toujours affirmé ne pas avoir livré de documents secrets américains à la Russie, pays où il est réfugié depuis l'été dernier, des responsables du Congrès américain croient le contraire.

Des élus ont affirmé, mardi, que certains documents militaires confidentiels subtilisés par M. Snowden étaient vraisemblablement aux mains de la Russie.

« Quatre-vingt-quinze pour cent des informations qu'il a prises sont de nature militaire, des informations à la fois tactiques et stratégiques et qui, selon nous, sont aux mains des Russes », a affirmé Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.

Le républicain fait référence à un rapport confidentiel du Pentagone faisant état des documents emportés par l'ex-consultant de l'agence américaine de renseignement (NSA), Edward Snowden. Selon Mike Rogers, les analystes du gouvernement américain estiment que « tout ou une partie des informations seraient aux mains des services de renseignement russes aujourd'hui ».

Selon le rapport, qui n'a pas été rendu public, Edward Snowden aurait volé 1,7 million de documents secrets.

Pour M. Rogers, la question n'est pas de savoir si M. Snowden se trouve sous l'influence des services russes de renseignement aujourd'hui. « Tout le monde est d'accord que oui », a-t-il assuré. « La question est de savoir quand cela a commencé », a ajouté le parlementaire.

Son collègue démocrate Dutch Ruppersberger abonde dans le même sens. « Je ne peux pas dire que j'ai vu Snowden donner ces informations, mais il est là-bas », a-t-il déclaré. « Je connais les Russes. Je suis sûr que les Russes ont obtenu toutes ces informations », a précisé M. Ruppersberger.

Snowden dit ne rien avoir donné aux Russes

Or, le principal intéressé, Edward Snowden, a constamment nié avoir livré des documents à la Russie, la Chine ou toute autre puissance étrangère. En octobre, il avait expliqué au quotidien américain le New York Times qu'il avait donné tous les documents à des journalistes à Hong Kong et n'avait rien emporté en Russie.

« Il y a une probabilité de zéro que les Russes ou les Chinois aient reçu des documents », avait-il assuré.

Réforme de la collecte des données : Obama confirme

En parallèle, mardi, Barack Obama a confirmé qu'il examinait une réforme de la collecte systématique des données téléphoniques aux États-Unis.

Le président a estimé que cette réforme répondrait aux « principales inquiétudes » face au programme controversé de collecte par l'agence de renseignement NSA, mis au jour par l'ancien analyste du renseignement Edward Snowden en juin 2013.

Après la révélation par le New York Times des contours de cette réforme, M. Obama, interrogé lors d'une conférence de presse à La Haye, a affirmé que le renseignement lui avait « présenté une option qui, je pense, peut fonctionner ». Le quotidien new-yorkais avait révélé que le gouvernement fédéral conserverait la capacité d'accéder à des « métadonnées », mais seulement au cas par cas et sur des affaires précises.

« Elle assurera que l'État ne détient pas ces métadonnées », a confirmé le président américain, jugeant que cela permettra d'empêcher de futurs et hypothétiques abus.