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De décisives questions posées au procès Pistorius

De décisives questions posées au procès Pistorius

Oscar Pistorius a-t-il toute sa raison? A-t-il menti à la Cour? De nombreuses questions restent posées alors que le procès du champion handisport sud-africain accusé d'avoir assassiné sa compagne Reeva Steenkamp l'an dernier, est entré lundi dans sa quatrième semaine.

Alors que les magazines et les publicités montraient volontiers un modèle de maîtrise de soi, champion surmontant son handicap - il a été amputé des deux jambes à onze mois -, sûr de lui en société, le drame de la Saint-Valentin 2013 a montré un jeune homme étonnamment fragile et lunatique, capable de perdre son sang froid.

Au procès, il a été pris de hoquets et de hauts-le-coeur à répétition, vomissant à plusieurs reprises quand on évoquait le meurtre, et refusant obstinément de regarder les photos des enquêteurs.

Aucune expertise psychiatrique n'a été menée.

Des amis ont décrit cet amateur de jolies femmes et de voitures puissantes comme un être paranoïaque, toujours sur le qui-vive, se sentant constamment menacé même s'il habitait dans une résidence ultrasécurisée.

Grand amateur d'armes, il ne quittait jamais son revolver, qu'il avait un jour dégainé chez lui en entendant un bruit suspect. C'était celui de la machine à laver.

Des témoins ont raconté comment il avait tiré des coup de feu dans un restaurant bondé de Johannesburg - avant de faire porter la faute à un ami - puis à travers le toit ouvrant d'une voiture lorsqu'un policier avait touché son arme, lors d'un contrôle.

Selon Sean Rens, le manager du stand de tir qui lui fournissait ses armes, Pistorius connaissait pourtant les règles et savait parfaitement qu'on ne doit pas décharger son pistolet sur quelqu'un qui n'est pas directement menaçant.

La nuit du drame, des voisins ont entendu une femme appeler à l'aide, puis un cri de douleur après le premier coup de feu, ce que met en doute l'avocat de la défense Barry Roux. L'ordre dans lequel les balles ont frappé Reeva Steenkamp est donc crucial.

Selon l'expert balistique de la police Chris Mangena, la première balle a touché Reeva Steenkamp à la hanche, la déséquilibrant. La jeune femme a ensuite été atteinte par les trois autres balles, l'une ricochant sur le mur des toilettes où elle se trouvait et l'effleurant juste, les autres frappant le bras et la tête.

Le médecin légiste Gert Saayman a estimé que la balle dans la tête a été "presque instantanément fatale". Celle frappant à la hanche a provoqué une "blessure très douloureuse", et la victime a vraisemblablement crié... si elle n'était pas déjà morte.

Me Roux devra produire son propre expert pour convaincre la juge Thokozile Masipa que Reeva a été frappée à la tête avant la hanche.

Le drame ayant eu lieu sans témoins, la version d'Oscar Pistorius est capitale. Expertises et témoignages le contredisent sur plusieurs points..

Selon l'expert de la police scientifique sud-africaine Gerhard Vermeulen, Oscar Pistorius était sur ses moignons lorsqu'il a défoncé la porte avec une batte de cricket, pour délivrer sa victime. La défense soutient au contraire qu'il avait alors remis ses prothèses.

Autre incohérence de la déposition d'Oscar Pistorius: son voisin Johan Stipp, qui pourtant a décrit sa détresse après la mort de son amie, affirme que la salle de bains était éclairée, quand l'athlète affirme avoir tiré dans le noir.

Le médecin-légiste Gert Saayman a en outre trouvé les reliefs d'un repas avalé vers 01H00 du matin par Reeva Steenkamp, le 14 février 2013, alors que le couple était censé s'être couché vers 22H00 la veille au soir février au soir.

L'athlète a abattu Reeva de quatre balles de 9 mm tirées à travers la porte des toilettes de sa salle de bain, chez lui dans un lotissement fortifié de Pretoria, peu après 03H00 au matin de la Saint-Valentin 2013.

Oscar Pistorius plaide la thèse de l'accident et dit qu'il a tiré, pris de panique, parce qu'il croyait qu'un cambrioleur s'était enfermé dans les toilettes. Tout allait pour le mieux entre Reeva et lui, dit-il.

Le Parquet l'accuse d'avoir prémédité le meurtre, et estime que le jeune couple s'était violemment disputé avant le drame.

liu/cpb/aub

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