Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Commission Charbonneau: un délai qui la rend plus utile, dit Couillard (VIDÉO)

Commission Charbonneau: un délai qui la rend plus utile, dit Couillard (VIDÉO)

SHERBROOKE, Qc - Après avoir soutenu que la Commission Charbonneau aurait dû être mandatée plus rapidement, le chef libéral Philippe Couillard a déclaré, lundi, que ce retard la rendra plus utile.

M. Couillard a répété lundi lors d'une conférence de presse qu'il aurait souhaité que son prédécesseur Jean Charest mandate plus tôt la commission d'enquête sur la construction.

Selon le chef libéral, qui faisait campagne dans la circonscription de Sherbrooke où M. Charest a été défait en 2012, cette décision aurait été bénéfique.

M. Couillard a expliqué qu'il était clair qu'un mouvement se développait et que la mise en place de la commission était inévitable, ce dont M. Charest aurait dû prendre acte plus tôt.

Mais le chef libéral estime que ce délai, avec lequel il a pourtant exprimé son désaccord à de nombreuses occasions, n'a aucune conséquence notable.

«Il était clair qu'il y avait un mouvement qui se dirigeait de façon inévitable vers la tenue d'une commission d'enquête sur la construction, je pense que ça aurait été bénéfique de la faire plus tôt, a-t-il dit. Ceci dit, elle est en place et son effet bénéfique va être le même. Ce n'est pas le délai de mise en place qui va faire qu'elle soit moins utile, au contraire elle risque même d'être plus utile.»

M. Couillard a ajouté qu'il a hâte de voir le rapport de la commission, présidée par la juge France Charbonneau, pour mettre en place ses recommandations.

«Il aurait peut-être fallu lancer la commission plus tôt, ceci étant dit, la commission siège, elle va faire son rapport et en définitive et en pratique ça n'aura pas d'impact sur la différence de la qualité du rapport de la Commission Charbonneau et de leurs recommandations», a-t-il dit.

Par la suite, M. Couillard a semblé se contredire en soutenant lors de la conférence de presse qu'il n'y aurait eu aucun effet bénéfique à mandater la commission plus tôt.

«Ce n'est pas ce que j'ai dit», a-t-il répété à un journaliste qui demandait des précisions.

En campagne à Bécancour, lundi, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a soutenu que ce délai n'avait servi qu'à protéger les intérêts du Parti libéral du Québec.

«Je pense que M. Couillard est dans l'incohérence la plus totale, a-t-il dit. Si c'est utile, c'est utile pour le Parti libéral du Québec, pas pour les intérêts des Québécois.»

Contrairement à M. Couillard, le chef caquiste a estimé que la décision de retarder la mise en place de la commission prive les électeurs d'informations à propos d'allégations qui ont frappé le PLQ.

«Quand il nous dit aussi qu'il n'y aura aucune conséquence sur ce retard, là je ne comprends plus, a-t-il dit. On va avoir des gens qui vont voter, le 7 avril prochain, sans savoir ce qui va se dire sur le PLQ à la Commission Charbonneau et ça, entre autres, c'est la faute de Jean Charest.»

Un candidat libéral dans la circonscription de Portneuf, Michel Matte, a déclaré dimanche que derrière les portes closes du caucus de Jean Charest, des députés dissidents avaient exprimé le souhait que le gouvernement institue plus rapidement la commission d'enquête, qui a finalement été mandatée en novembre 2011.

M. Couillard a refusé de dire, lundi, s'il était au courant de l'existence de cette division au sein du caucus libéral, dont il était absent depuis 2008, après avoir été ministre de la Santé pendant cinq ans.

«Ce n'est pas nouveau, ça, il y a toujours des discussions dans les caucus», a-t-il dit.

M. Couillard était à Sherbrooke lundi en compagnie de Luc Fortin, un ancien conseiller de M. Charest qui tentera de reconquérir la circonscription actuellement dans le giron péquiste.

Alors que M. Charest, lors d'un passage à Sherbrooke la semaine dernière, avait évoqué la possibilité de prêter main-forte à M. Fortin pendant la campagne, M. Couillard a expliqué que l'ex-premier ministre demeurera discret.

«Je pense que M. Charest a un rôle qui est effacé, qui est correct, a-t-il dit. Je pense qu'il est surtout attaché à son passage comme représentant du comté de Sherbrooke tant au niveau fédéral que provincial, je pense que la façon dont il le fait est tout à fait correcte.»

M. Couillard ne prévoit pas d'intervention de M. Charest dans la campagne nationale.

«Il joue un rôle très discret comparativement à des prédécesseurs péquistes qu'on voit régulièrement revenir sur le terrain et il ne se mêle pas de la campagne nationale du tout», a-t-il dit.

À Montréal, les journalistes qui couvrent la campagne libérale se sont heurtés au mutisme de M. Charest qui, par hasard, prononçait une conférence dans le même hôtel où logent les médias et l'entourage du chef libéral durant leurs séjours dans la métropole.

Faisant flèche de tout bois pour attaquer ses adversaires, M. Legault a soutenu que M. Couillard avait demandé à son prédécesseur de ne pas faire de déclaration à la presse, à cause du mauvais bilan de l'ancien premier ministre.

«Il s'est sauvé, sans répondre aux questions des journalistes, je pense qu'on peut penser que M. Couillard a demandé à M. Charest de se taire», a-t-il dit.

Par ailleurs, les libéraux ont promis lundi d'instaurer un crédit d'impôt remboursable pour stimuler la rénovation domiciliaire, peu importe le revenu des contribuables qui le réclameraient.

Le programme permettrait aux propriétaires de maison, de condo ou d'un immeuble de deux ou trois logements de bénéficier d'un remboursement de 20 pour cent des coûts des travaux effectués, jusqu'à un maximum de 2500 $.

Pour être admissibles au crédit, les travaux devraient avoir une valeur minimale de 3000 $ et être effectués avant le 31 décembre 2016.

Le crédit à la rénovation verte serait maintenu jusqu'à son échéance du 31 octobre 2014 et les travaux pour améliorer l'efficacité énergétique pourraient par la suite être admissibles au nouveau crédit promis lundi.

M. Couillard a affirmé que 300 millions $ sont prévus dans le cadre budgétaire libéral afin de soutenir cette mesure, qui devrait générer plus de revenus fiscaux que de dépenses pour l'État.

INOLTRE SU HUFFPOST

La campagne électorale en images

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.