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Un journaliste irakien tué par un garde présidentiel à Bagdad

Un journaliste irakien tué par un garde présidentiel à Bagdad

Un journaliste irakien a été abattu samedi par un officier d'une brigade chargée de surveiller un complexe présidentiel à Bagdad à la suite d'une altercation verbale, ont indiqué des responsables.

Les raisons de la dispute n'étaient pas claires dans l'immédiat mais la victime, le journaliste Mohammed Bidaiwi, chef du bureau de Badgad de Radio Free Iraq, cherchait à se rendre sur son lieu de travail, à l'intérieur du complexe, gardé par des forces kurdes (peshmergas), lorsque le différend est survenu.

"Le capitaine peshmerga a tué (M. Bidaiwi) après l'avoir empêché de pénétrer dans le complexe" présidentiel, a assuré un journaliste de Radio Free Iraq, sous le couvert de l'anonymat.

Un responsable du ministère de l'Intérieur a confirmé l'information, et le Premier ministre Nouri al-Maliki s'est rendu sur place pour demander à ce que l'officier soit arrêté. Les forces de sécurité ont annoncé son arrestation peu après.

Mohammed Bidaiwi, marié et père de deux enfants, était professeur associé à l'université Mustansiriyah de Bagdad.

Journaliste depuis 1993, il était devenu en 2006 le chef du bureau de Bagdad de Radio Free Iraq, une branche de Radio Free Europe/Radio Liberty, financée par les Etats-Unis, dont les locaux se trouvent dans le "complexe Talabani", qui abrite des résidences présidentielles, des bureaux et des habitations privées.

Il est situé juste à l'extérieur de la "zone verte", un secteur ultra-sécurisé de Bagdad, où se trouvent notamment le siège du gouvernement, le Parlement ou les ambassades britannique et américaine.

Mouayad al-Lami, le directeur du syndicat des journalistes irakiens, a demandé à ce que "le criminel, qui a tué un journaliste de sang froid soit déferré devant la justice".

Ailleurs dans le pays, à Bassora, une ville majoritairement chiite du sud de l'Irak, un colonel de police a été abattu devant son domicile, selon des sources médicales et de sécurité.

Il s'agit d'une rare effusion de sang dans cette ville relativement épargnée par le cycle de violences qui frappe l'Irak, le pire depuis 2008. Déjà 2.000 personnes sont mortes depuis le début de l'année, dont plus de 300 en mars.

Dans le nord du pays, les forces de l'ordre ont toutefois enregistré un succès en reprenant le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kirkouk à Bagdad, après avoir repris la vieille le village de Sarha, passé aux mains d'insurgés armés pendant quelques heures vendredi.

Les violences sont essentiellement alimentées par le ressentiment de la minorité sunnite face au gouvernement dominé par les chiites, et par le conflit en Syrie voisine.

Experts et diplomates étrangers appellent à un dialogue entre les sunnites et le gouvernement, mais à l'approche des élections, les dirigeants ne veulent pas donner l'impression d'être faibles en faisant des compromis.

Le pays est par ailleurs régulièrement critiqué pour la dégradation de la liberté de la presse et figure en première place sur la liste de l'indice de l'impunité du Comité de protection des journalistes (CPJ), une ONG basée à New York, qui comptabilise les meurtres impunis de journalistes.

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