Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Trois Palestiniens tués par l'armée israélienne

Trois Palestiniens tués par l'armée israélienne

Trois Palestiniens, dont deux combattants islamistes, ont été tués samedi par l'armée israélienne en Cisjordanie lors d'une tentative d'arrestation de l'un d'eux, l'accrochage le plus meurtrier dans ce territoire occupé depuis presque quatre mois.

Cette nouvelle effusion de sang, qui porte à neuf le nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l'année, alourdit encore le climat à l'approche de l'échéance des neuf mois de pourparlers de paix, le 29 avril.

Quelque 15.000 personnes ont participé aux funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, en zone autonome palestinienne dans le nord de la Cisjordanie, lançant des appels à la "vengeance" et scandant "Non aux négociations!"

Deux des cercueils étaient enveloppés dans des drapeaux du Hamas et du Jihad islamique, le troisième dans celui des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.

Les soldats israéliens venaient arrêter Hamza Abou al-Hija, 20 ans, membre de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, et fils d'un important dirigeant du Hamas emprisonné par Israël.

Lors d'échanges de tirs, impliquant d'autres Palestiniens, Hamza Abou al-Hija a été tué, de même que Mahmoud Abou Zeïna, 19 ans, un combattant du Jihad islamique.

Un autre jeune homme, appartenant au Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, qui contrôle les zones autonomes de Cisjordanie, a été tué, et 14 Palestiniens ont été blessés, dont deux grièvement, selon des sources médicales et de sécurité palestiniennes.

L'armée a justifié l'opération, qualifiant Hamza Abou al-Hija de "bombe à retardement", et affirmant que les soldats avaient ouvert le feu après que le jeune homme a tiré et blessé légèrement deux Israéliens en tentant de s'échapper.

"Il a été impliqué dans une attaque terroriste dans la région, et en était à un stade avancé de préparation d'autres attaques contre des soldats et des civils israéliens", a déclaré un porte-parole militaire, Peter Lerner.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a même estimé que l'opération avait "sauvé des vies", assurant qu'elle avait permis de "déjouer une attaque terroriste préparée qui devait viser des Israéliens".

Dans un communiqué conjoint, les Brigades Ezzedine al-Qassam, les Brigades Al-Qods (la branche militaire du Jihad islamique), et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé issu du Fatah, ont proclamé que "le sang des martyrs n'aurait pas été versé en vain".

Les trois groupes armés ont affirmé que "les services de sécurité palestiniens portaient une responsabilité dans ce crime", dénonçant le "crime de coopération avec l'occupant, au prix du sang des meilleurs fils de la résistance".

En fin d'après-midi, plus de 3.000 partisans du Hamas et du Jihad islamique ont rejoint le camp de réfugiés de Jabaliya dans le nord de Gaza, et appelé les Palestiniens de Cisjordanie à "continuer la résistance contre l'occupation".

A Jérusalem-Est occupée, 150 Palestiniens environ ont protesté en jetant des pierres sur la police, qui a répliqué avec des grenades incapacitantes. Six hommes ont été arrêtés, selon la police, et une dizaine légèrement blessés, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a pour sa part imputé "la responsabilité de cette escalade au gouvernement israélien et appelé l'administration américaine à intervenir rapidement pour empêcher un écroulement total" de la situation.

Il avait accusé jeudi Israël de "mener les négociations dans l'impasse" après l'annonce de l'approbation par l'administration militaire israélienne de plans de construction pour près de 2.300 logements dans six colonies de Cisjordanie.

Le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, s'est dit "gravement préoccupé" par ces plans, rappelant que "les colonies sont illégales au regard du droit international et incompatibles avec l'intention affirmée d'Israël de parvenir à une solution à deux Etats".

La chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton s'est également déclarée "profondément déçue". Elle a "appelé les autorités israéliennes à réviser leurs plans et à revenir sur cette décision", les pressant de ne pas "dilapider l'occasion historique" d'une paix entre les deux peuples.

pho-str-jjm-az/sst/cbo/tp

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.