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Crimée : deux bases ukrainiennes attaquées, à Belbek et Novofedorivka

Deux bases ukrainiennes attaquées en Crimée
AFP

Des forces armées, avec des véhicules blindés, sont entrées dans une base aérienne en Crimée et ont tiré en l'air avec des armes automatiques, a constaté samedi 22 mars une journaliste de l'AFP.

Un véhicule armé a forcé l'entrée de la base de Belbek, près de Sebastopol, et des hommes armés y sont entrés, pointant leurs armes sur les soldats ukrainiens. Une ambulance est arrivée sur les lieux, sa sirène activée.

Un homme en tenue de camouflage et portant des lunettes de soleil a ensuite démonté la caméra qui diffusait en direct les images de l'assaut, située à l'entrée de la base. Plus tôt samedi matin, la base de Belbek avait indiqué sur sa page Internet avoir reçu un ultimatum des forces russes demandant aux soldats ukrainiens de déposer les armes et de se rendre, sans quoi ils seraient attaqués.

» Découvrez l'assaut en vidéo grâce à une caméra de surveillance (la lecture démarre au bon moment):

Une autre base ukrainienne, à Novofedorivka, attaquée par 200 pro-russes

Plus tôt dans la journée, quelque deux cents hommes sans armes ont envahi une autre base ukrainienne, celle aérienne de Novofedorivka, dans l'ouest de la Crimée.

Alors que des militaires russes étaient sur place pour négocier avec les soldats ukrainien leur départ de la base, de nombreux pro-russes se sont emparés des lieux en causant de nombreux dégâts matériels:

Après s'être barricadés à l'intérieur des bâtiments et avoir observé la scène sans intervenir, des militaires ukrainiens ont fini par lancer des fumigènes sur les intrus depuis les toits:

Des officiers russes regardaient de l'extérieur les militants amener le drapeau ukrainien et hisser celui, blanc et bleu, de la marine russe. "Pourquoi ne dites-vous rien?" a hurlé un soldat ukrainien posté sur le toit. "C'est mon unité et je dois la défendre". Un officier de l'armée russe est ensuite entré dans le bâtiment pour négocier avec les Ukrainiens, tandis que la foule des manifestants a été invitée à s'en aller.

"Il y a quelques habitants de la région parmi les assaillants, mais beaucoup ne sont pas d'ici. Nous ne connaissons pas leurs visages", a dit une source à l'intérieur de la base citée par le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense en Crimée, Vladislav Seleznev.

Ces attaques de bases ukrainiennes sont un exemple des tensions qui grandissent en Crimée depuis la tenue d'un référendum -considéré comme illégal par la communauté international- approuvant le rattachement de cette région russophone et en majorité russophile à la Russie. Un projet validé vendredi 21 mars par Vladimir Poutine malgré les avertissements de l'Union européenne.

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a dénoncé samedi comme une "tentative de scinder l'Europe" le référendum en Crimée. S'exprimant devant la presse à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, il a affirmé que "le référendum et la décision du Conseil de la Fédération (la chambre haute du parlement russe, qui a voté vendredi l'intégration de la Crimée à la Russie, ndlr) sont une violation du droit international et une tentative de scinder l'Europe".

Manifestation à Donetsk pour le retour de Ianoukovitch

Par ailleurs, environ 4000 personnes ont manifesté dans la journée à Donetsk, ville russophone de l'est de l'Ukraine, brandissant des drapeaux russes et demandant le retour du président déchu Viktor Ianoukovitch, l'enfant du pays. "Russie, aide-nous!", "Ianoukovitch, aide-nous!", ont scandé les manifestants, qui réclamaient également la démission de Serguiï Tarouta, milliardaire récemment nommé gouverneur de la région par les nouvelles autorités à Kiev.

Les manifestants ont pour la première évoqué le retour de Viktor Ianoukovitch, destitué fin février par le Parlement à la suite du bain de sang dans la capitale ukrainienne et ayant fui vers la Russie. Certains d'entre eux tenaient des portraits de Viktor Ianoukovitch, originaire de la région houillère du Donbass et des affiches sur lesquelles on pouvait lire: "Ianoukovitch, reviens!" ou encore "Ianoukovitch, sauve le Donbass!".

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