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La zone de recherche du vol MH370: peu fréquentée, loin des terres et battue par les vents

La zone de recherche du vol MH370: peu fréquentée, loin des terres et battue par les vents

Les recherches du Boeing 777 de Malaysia Airlines couvrent une des zones les plus inhospitalières de la planète, loin de toute terre, à la jonction des océans Indien et Antarctique et peu fréquentée par les navires.

Les opérations se concentrent sur une étendue d'eau glacée de quelque 23.000 km2, à 2.500 km au sud-ouest de Perth, la principale ville de la côte ouest australienne.

C'est dans cette zone que des satellites ont photographié dimanche deux gros objets flottants, dont un de 24 mètres, qui pourraient être des débris du vol MH370 disparu mystérieusement le samedi 8 mars, avec 239 personnes à bord.

La zone est peu fréquentée par les bateaux et lorsque l'alerte a été donnée, le navire le plus proche était à deux jours de voyage. Elle est aussi battue par les vents et la mer est souvent démontée.

"Des conditions très rudes. Dès qu'on arrive par là-bas, l'influence de l'Antarctique (...) se fait sentir", indique Erik van Sebille, océanographe à l'université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney.

Même lorsque les conditions sont favorables, l'endroit est difficile, ajoute le chercheur, qui était dans cette zone en décembre, lors de l'été austral. Avec l'approche de l'automne, la situation empire.

"Ce n'est pas le genre d'endroit où vous aimeriez rester à chercher un avion pendant des semaines", déclare-t-il à l'AFP. "On n'aurait pas pu trouver pire, et le moment de l'année ne pourrait pas lui aussi être plus mal choisi".

Nathan Bindoff, professeur d'océanographie à l'université de Tasmanie, souligne que la zone recherchée fait partie de la région la plus battue par les vents de l'océan Indien.

Les bateaux qui transitent par ces lieux ne croisent souvent qu'un seul autre navire pendant la traversée qui dure une cinquantaine de jours, ajoute-t-il. Et la plupart du temps, la rencontre a lieu près de l'Antarctique, où se trouvent plusieurs bases scientifiques.

"Il y a plus de présence humaine près de l'Antarctique que dans la partie de l'océan Indien où les recherches se déroulent", note le scientifique.

La force des courant risque d'handicaper les opérations, selon les océanographes. Les images des satellites montrent les gros objets flottants partiellement recouverts par les vagues.

Si l'avion est bien tombé à cet endroit-là, les débris pourraient avoir déjà dérivé d'un millier de kilomètres, rendant encore plus délicate la localisation de l'épave.

Il avait fallu deux ans aux enquêteurs pour localiser dans l'Atlantique l'Airbus A330 d'Air France, qui avait plongé dans l'océan en juin 2009 lors d'un vol Rio-Paris. Mais des débris avaient été retrouvés une semaine après le crash et les enquêteurs savaient où l'avion était tombé.

Echaudées par de multiples fausses pistes, les autorités australiennes et malaisiennes ont souligné que les objets aperçus sur les images satellites étaient peut-être des conteneurs tombés d'un navire, et non des restes du Boeing 777.

Mais Erik van Sebille note qu'en raison de la faible fréquentation de ces eaux par des navires, les débris ou objets flottants étaient peu nombreux.

"C'est un endroit de l'océan relativement vierge. Si les objets sont effectivement des débris, ils proviennent soit de l'avion, soit d'un bateau, mais il n'y a vraiment pas beaucoup de trafic dans cette zone", dit-il.

"C'est complètement perdu", acquiesce Tim Huxley, directeur de la compagnie de frêt maritime Wah Kwong Maritime Transport Holdings, basée à Hong Kong. "Vraiment le bout du monde".

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