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Élections 2014: Pauline Marois se défend de demeurer floue au sujet du référendum (VIDÉO)

Élections 2014: Pauline Marois se défend de demeurer floue au sujet du référendum (VIDÉO)

QUÉBEC - Pauline Marois croyait avoir refermé le couvercle sur la marmite référendaire vendredi mais elle a dû de nouveau clarifier sa position à la suite des propos contradictoires de ses candidats Linda Goupil et Jean-François Lisée.

L'une ne veut rien entendre d'un référendum sur la souveraineté, l'autre dit être pressé d'en appeler au peuple.

Au lendemain du débat des chefs, la leader du Parti québécois a voulu en finir avec cette question qui lui colle à la peau en affirmant que le référendum n'était pas sa «priorité» ni celle des Québécois, du moins pour l'instant.

Mais sa candidate Linda Goupil, qui tente un retour en politique dans la circonscription de Bellechasse, est allée plus loin. Elle a dit être contre la tenue d'un référendum dans les quatre prochaines années.

«Si on m’avait parlé d’un référendum dans ce mandat, je ne serais pas candidate au Parti québécois», a souligné l'ancienne ministre, vendredi, dans une entrevue au FM93 de Québec.

En point de presse, Mme Marois a dit être parfaitement à l'aise avec la position exprimée par Mme Goupil.

«Elle est comme d'autres Québécois qui ne souhaitent pas qu'il y ait un référendum maintenant et comme ce n'est pas l'objet de l'élection, ça va bien, on s'entend», a-t-elle soulevé.

À l'opposé du spectre, le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, a fait part de son impatience mercredi dernier devant des étudiants de l'Université de Montréal.

«Je souhaite que nous puissions tenir un référendum au cours du prochain mandat. Je suis pressé, je veux le faire aussitôt que possible», a-t-il lancé.

Cette fois, la chef péquiste a rappelé poliment son candidat à l'ordre.

«M. Lisée, comme d'autres au sein du parti, est un souverainiste. Tout le monde souhaite que ça puisse se réaliser, cependant, l'élection ne porte pas sur cela, elle porte sur l'élection d'un gouvernement, c'est ça l'enjeu, et ce n'est pas la tenue d'un référendum», a-t-elle expliqué.

L'attachée de presse de M. Lisée, Caroline Julie Fortin, a soutenu par la suite que le ministre avait pris soin d'ajouter, dans ses commentaires de mercredi dernier, qu'il ne fallait pas brusquer les Québécois.

À Longueuil, entourée de ses candidats Pierre Karl Péladeau et Bernard Drainvillle, Mme Marois a accusé le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) de mener une «campagne de peur» en brandissant constamment la menace du référendum.

«Philippe Couillard (...) tout ce qu'il propose aux Québécois, c'est le retour aux années libérales, a-t-elle dit. Il faut le dire: M. Couillard n'a jamais fait le ménage au sein du PLQ.»

Mme Marois tente de recentrer le débat autour de l'économie et le projet de charte des valeurs en soutenant qu'à «ce moment-ci, l'élection ne porte pas sur un référendum, mais sur le choix d'un gouvernement».

C'est d'ailleurs la réponse que Mme Marois a servi à maintes reprises lorsqu'elle a été questionnée sur le moment où un gouvernement du Parti québécois pourrait tenir un référendum sur la souveraineté du Québec.

«S'ils (les Québécois) n'en veulent pas (de référendum) on ne les bousculera pas, a-t-elle insisté. Il y a un moment où l'on constatera ensemble que c'est le cas, et si ce n'était pas le cas, c'est une autre avenue que nous allons choisir.»

La chef péquiste a également refusé de dévoiler comment elle comptait convaincre les Québécois — si elle est portée au pouvoir le 7 avril — de la pertinence d'un référendum.

«Vous allez nous permettre de nous donner la latitude d'évaluer (...) s'il y a ou non une volonté des Québécois de se prononcer sur le statut du Québec», a notamment répondu Mme Marois.

Cette dernière a cependant assuré que son «livre blanc» sur la souveraineté de la province ne serait pas un moyen de promouvoir cette option. «Non. Un livre blanc c'est un état de situation quant à l'endroit où se trouve le Québec», a-t-elle répondu.

M. Péladeau a lui aussi refusé de parler de souveraineté dans l'espoir de faire oublier son entrée fracassante dans la campagne, le poing levé en faveur du pays. Il a plutôt fait valoir vendredi que l'économie du Québec était la raison pour laquelle il avait fait le saut en politique active.

«Moi, si j'avais dirigé Québecor comme les libéraux ont dirigé le Québec, j'aurais perdu mon entreprise et j'aurais été remplacé», a-t-il dit, pour critiquer l'équipe économique de M. Couillard.

Bernard Drainville a quant à lui livré un plaidoyer en faveur du projet de charte des valeurs. Il a demandé aux Québécois de se faire un cadeau le 7 avril, en se donnant une charte qui définira le Québec dans lequel ils veulent vivre.

En après-midi, Mme Marois et ses rivaux Philippe Couillard et François Legault se sont retrouvés sur le parquet du sommet de l'Union des municipalités (UMQ) à Québec pour présenter l'un après l'autre leurs engagements pour le monde municipal.

Devant plusieurs centaines de maires et de personnalités de marque, notamment Jacques Parizeau, Mme Marois a décrit le Parti québécois comme «le seul parti politique dans cette campagne à avoir dans ses engagements le renforcement de l'autonomie municipale».

Elle a dit souhaiter conclure une nouvelle entente Québec-municipalités «avant l'été». Cette entente devra donner accès à «de nouvelles sources de revenus et à de nouveaux outils fiscaux», a indiqué la chef péquiste.

Mme Marois s'est engagée à ramener en Chambre dès les lendemains de l'élection le projet de loi créant l'inspecteur général pour lutter contre la corruption à Montréal et a promis de moderniser l'ensemble des lois régissant les municipalités.

«Les lois municipales ont besoin d'une sérieuse cure de rajeunissement. Certaines d'entre elles remontent à plus d'un siècle. Je crois que ça n'a pas de sens de vouloir continuer à les modifier à la pièce. Il faut revoir l'ensemble du corpus des lois municipales», a-t-elle dit.

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