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Élections 2014 - Les électeurs comprennent mal comment se forme le gouvernement, affirme un spécialiste

Élections 2014 - Les électeurs comprennent mal comment se forme le gouvernement
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Les spéculations sont reparties de plus belle après le débat des chefs de Radio-Canada. Le spécialiste en droit constitutionnel Hugo Cyr met toutefois en garde ceux qui voudraient annoncer la composition du prochain gouvernement à la va-vite, le 7 avril prochain.

«Il est difficile de dire à quel point les sondages sont fiables», explique celui qui est aussi professeur à l’UQAM. La partie semblait gagnée par les péquistes au début de la campagne. Le sondage CTV/IPSOS REID, dévoilé mercredi soir, indiquait que les libéraux sont en avance avec 37% des intentions de vote. Une tendance confirmée par les résultats du Toronto Star, jeudi.

Méconnaissance politique

Les électeurs auraient une perception erronée des conditions pour former un nouveau gouvernement. Dans son étude De la formation des gouvernements, il dénonce «la maxime simpliste» selon laquelle le parti qui remporte le plus de sièges devient de facto celui qui dirigera le Québec. Le droit constitutionnel prévoit en effet différentes possibilités en cas d'un gouvernement minoritaire, explique Hugo Cyr.

Le gouvernement sortant a toujours l’option de tenter d’obtenir la confiance de la chambre élue dès son ouverture. Des coalitions peuvent aussi se former afin de former la majorité. «On a l’impression qu’on vote pour un président alors qu’on vote pour un député», compare-t-il.

Hugo Cyr blâme entre autres les conclusions hâtives des médias les soirs d’élections qui entretiennent cette idée . «Le quatrième pouvoir tranche pratiquement lui-même la question de savoir qui devrait former ce prochain gouvernement», écrit-il dans son étude. «Si la tendance se maintient» devient la formule magique qui légitimise les prochains décideurs et tout changement au plan est vu comme une entrave à la démocratie.

Voter ou ne pas voter... stratégique

À quelle firme se vouer alors? «Plutôt que de se fier sur les sondages, essayez de voir les partis qui partagent vos valeurs, conseille Hugo Cyr. Les électeurs votent pour un député et non pour un premier ministre.» Le vote stratégique serait donc incohérent avec le système politique québécois. «On a tendance à voir les élections comme une course de chevaux», déplore le spécialiste.

Entre la question nationale et la Charte des valeurs, le vote des Québécois oscille. Hugo Cyr rappelle que les électeurs choisiront des députés qui serviront chaque circonscription d'abord, députés qui formeront peut-être le gouvernement à l'Assemblée nationale.

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