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DeepFace, le nouveau système de reconnaissance faciale de Facebook qui fait froid dans le dos

DeepFace: le nouveau projet de Facebook aussi dangereux qu'il en a l'air
Facebook

Facebook possède la plus grande galerie de photos du monde, et a désormais la possibilité de faire correspondre tous les visages qui s’y trouvent. Oui, même ceux qui ne sont pas tagués.

Facebook a en effet annoncé la semaine dernière qu’il avait développé un programme appelé "DeepFace". D’après les chercheurs, il peut déterminer si deux visages photographiés appartiennent à la même personne – avec une précision de 97,25 %.

Selon Facebook, les humains soumis au même test répondent correctement dans 97,53% des cas – soit seulement 0,28% mieux que le programme de Facebook.

Une technologie assez perturbante

Pour faire simple, Facebook est maintenant aussi doué que les humains pour reconnaître un visage. Le programme a été développé par trois chercheurs internes de Facebook et un professeur de l’université de Tel Aviv.

À titre d’exemple, les développeurs montrent dans un article sur le programme que DeepFace peut effectivement reconnaître le très célèbre acteur Sylvester Stallone.

Voici un autre exemple grâce auquel on peut constater que le programme reconnaît Calista Flockhart (l’actrice qui interprétait Ally McBeal) ci-dessous. Assez perturbant car certains diront ne pas pouvoir en être sûr à 100%:

Un simple projet pour le moment

Facebook a déjà un système de reconnaissance faciale qui est capable de vous proposer des noms d’amis à taguer quand vous téléchargez une photo : il utilise des informations telles que la distance entre les yeux et le nez en les comparant avec des photos de profil et des photos déjà taguées. Mais ces résultats sont beaucoup moins précis que ceux obtenus par DeepFace, qui utilise des techniques d’apprentissage profond – un domaine d’intelligence artificielle spécialisé dans le décodage des types de données irrégulières.

Afin de mieux faire correspondre les visages entre eux, les chercheurs ont créé un "réseau neuronal" au sein du programme censé imiter le système nerveux central des animaux.

Pour le moment, le programme, qui a fait l’objet d’un article dans le magazine MIT Technology Review, n’est qu’un projet de recherche et n’affectera donc pas les 1,23 milliard de personnes qui utilisent régulièrement Facebook.

Déployer les capacités d’intelligence artificielle de Facebook

Cependant, lors d’une discussion avec les actionnaires, le patron Mark Zuckerberg avait l’air très intéressé par l’idée de déployer les capacités d’intelligence artificielle de Facebook. Son ambition s’étend en fait bien au-delà de la reconnaissance faciale: il aimerait pouvoir analyser les textes des statuts Facebook ainsi que les commentaires afin de déchiffrer l’humeur de l’utilisateur et le contexte du message.

Il y a un objectif économique derrière cet intérêt intellectuel: comprendre toutes les informations que l’on poste sur les réseaux sociaux est un élément central du modèle économique de Facebook, car cela lui permet d’exploiter les données et de personnaliser les publicités afin que l’on soit plus à même de cliquer sur ces pubs.

Le fait que Facebook puisse reconnaître de plus en plus facilement une personne quand un ami publie des photos de vacances passées avec elle a attiré l’attention des défenseurs de la vie privée et certaines autorités. Par exemple, quelques gouvernements européens qui respectent davantage la vie privée ont déjà contraint Facebook à supprimer toutes ses données de reconnaissance faciale.

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