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Irak: les Kurdes proposent d'exporter 100.000 b/j via les oléoducs de Bagdad

Irak: les Kurdes proposent d'exporter 100.000 b/j via les oléoducs de Bagdad

La province autonome du Kurdistan irakien s'est engagée jeudi à exporter 100.000 barils de pétrole par jour à travers les oléoducs contrôlés par le gouvernement central pour tenter de résoudre l'impasse avec Bagdad.

Les autorités kurdes et le gouvernement irakien se livrent depuis plusieurs mois à une bataille sur le contrôle des exportations de brut: Bagdad estime que le pétrole appartient au pays tout entier, tandis qu'Erbil veut traiter directement avec des compagnies pétrolières.

"Dans un geste de bonne volonté, le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a proposé de contribuer aux exportations de pétrole irakien par oléoduc afin de donner aux négociations (entre Bagdad et Erbil) les meilleures chances de succès", a annoncé cette autorité régionale dans un communiqué publié sur son site internet.

"La contribution du GRK aux exportations de pétrole sera de 100.000 barils par jour" à partir d'avril, et ce "tant que les négociations avancent dans la bonne direction", a ajouté le communiqué.

En 2013, l'Irak a produit en moyenne 3 millions de barils par jour, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), dont l'Etat a tiré 95% de ses revenus.

En janvier, le gouvernement irakien avait menacé de boycotter les entreprises turques et d'annuler des contrats si du pétrole kurde était exporté à l'étranger via la Turquie sans son aval, après l'annonce d'un début d'acheminement de brut du Kurdistan irakien vers ce pays.

Un projet de contrat entre Ankara et le Kurdistan irakien prévoit la construction d'un nouvel oléoduc d'une capacité de 300.000 barils par jour. Mais pour l'instant, le pétrole acheminé vers la Turquie n'a pas été vendu sur les marchés internationaux.

Et pour accentuer la pression, Bagdad a nettement diminué les fonds fédéraux à destination du Kurdistan, où certains fonctionnaires n'ont pas pu être payés dans les temps.

Les deux parties semblent cependant s'accorder sur les grandes lignes d'un accord permanent, selon un haut responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Un tel accord nécessiterait la mise en place d'une commission chargée de réguler le secteur des hydrocarbures et composée de représentants du ministère du Pétrole, du Kurdistan et d'autres régions productrices, ainsi qu'une automatisation des paiements de Bagdad à Erbil, selon le responsable américain.

En retour, Bagdad veut des garanties que les exportations kurdes vont continuer à alimenter le budget fédéral à hauteur de leur capacité technique, "sans interférences politiques", ce qui devrait être particulièrement "délicat", a-t-il ajouté.

"Cela reste extrêmement, extrêmement difficile. Le paysage politique est très tendu alors que les élections (législatives du 30 avril) approchent (...) et que le pays fait face à d'autres défis", a insisté le responsable américain.

Outre le différent sur le pétrole, un conflit territorial oppose le gouvernement central au Kurdistan irakien, qui jouit d'une importante autonomie et dispose de ses propres forces de sécurité, gouvernement et drapeau.

Selon des diplomates et des responsables, le conflit entre Bagdad et Erbil représente à long terme la menace la plus importante pour la stabilité de l'Irak, un pays pourtant déjà plongé dans une nouvelle vague de violences ayant fait au moins 2.000 morts cette année.

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