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Témoignage inattendu d'un gendre de Ben Laden à son procès à New York

Témoignage inattendu d'un gendre de Ben Laden à son procès à New York

Un gendre de Ben Laden et ancien porte-parole d'Al-Qaïda a témoigné mercredi de manière inattendue à New York dans son propre procès, rejetant les accusations du gouvernement américain pour complot visant notamment à tuer des Américains.

S'exprimant en arabe, traduit en anglais par un interprète, Souleymane Abou Ghaith, 48 ans, déchu de sa nationalité koweïtienne après les attentats du 11-Septembre, a affirmé qu'il n'avait jamais cherché à tuer des Américains, et pas davantage voulu recruter pour Al-Qaïda, comme l'ont affirmé les procureurs.

"Il n'y a personne qui recrute, sauf Oussama Ben Laden. Mon intention n'était pas de recruter qui que ce soit", a-t-il déclaré lors de son témoignage inattendu, annoncé à la dernière minute.

"Non", a-t-il également répondu à son avocat qui lui demandait s'il avait jamais voulu tuer des Américains.

"Je voulais délivrer un message dans lequel je croyais", a-t-il déclaré, dénonçant l'"oppression" des musulmans. Se présentant comme un imam, il a déclaré qu'il était parti en Afghanistan en juin 2001, parce qu'il voulait y "connaître le nouveau gouvernement islamique". Il voulait aussi, a-t-il dit, "enseigner et prêcher", ce qu'il n'a pas pu faire.

En costume et chemise à col ouvert, barbe poivre et sel et crâne dégarni, concentré, il a reconnu avoir enregistré plusieurs vidéos, à la demande de Ben Laden, qui l'avait convoqué après avoir appris qu'il était un imam koweïtien.

L'accusé a par ailleurs affirmé qu'il n'avait jamais rencontré Richard Reid, un Britannique qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami en décembre 2001 avec des chaussures piégées, trois mois après le 11-Septembre.

Il a expliqué avoir entendu parler du complot après les faits, "par la presse", alors qu'il se trouvait en Iran.

Le gouvernement américain affirme qu'au lendemain des attentats du 11-Septembre, Souleymane Abou Ghaith se trouvait aux côtés de Ben Laden et du numéro 2 de l'organisation, Ayman al-Zawahiri, en Afghanistan, et avait averti les Etats-Unis qu'une "grande armée se formait contre (eux)".

Après les attentats, qui avaient fait près de 3.000 morts à New York, Washington et en Pennsylvanie, il avait affirmé que "la tempête ne s'arrêtera(it) pas, spécialement la tempête des avions".

Ces discours, a-t-il témoigné, étaient basés sur des "citations et points" établis par Ben Laden.

Souleymane Abou Ghaith est inculpé de complot visant à tuer des Américains, complot visant à apporter un soutien à des terroristes et soutien matériel à des terroristes. Il a plaidé non coupable et risque la réclusion à perpétuité.

Marié à l'une des filles de Ben Laden, Fatima, il a, selon l'accusation, travaillé pour Al-Qaïda jusqu'en 2002, année où il a quitté l'Afghanistan pour s'installer en Iran.

bd/are

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