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Liban: l'armée rouvre une route près de la frontière syrienne à l'issue de tensions

Liban: l'armée rouvre une route près de la frontière syrienne à l'issue de tensions

L'armée libanaise s'est déployée mercredi dans Aarsal, à la frontière avec la Syrie, rouvrant la principale route d'accès à cette ville après une nuit de tensions déclenchée par la fermeture cette route, a indiqué un membre du conseil municipal.

La route menant à Aarsal, une ville libanaise majoritairement sunnite et pro-rebelles syriens, est régulièrement bloquée par des habitants de Labweh, en réaction à la chute de roquettes sur cette localité chiite pro-régime syrien située à quelques kilomètres à l'ouest.

La fermeture de cette route a déclenché la fureur de sunnites dans d'autres villes du Liban, qui ont manifesté à travers le pays mardi soir.

Une personne a été tuée par balle lors d'un de ces rassemblements à Beyrouth, et des députés ont réclamé l'ouverture d'une enquête mercredi.

Face à ces tensions, le président Michel Sleimane a rencontré mercredi le Premier ministre Tammam Salam, et de hauts responsables des services de sécurité, a indiqué l'agence de presse nationale ANI.

La semaine dernière, une personne avait été tuée à Labweh par des roquettes et ses habitants avaient accusé ceux d'Aarsal d'être derrière l'attaque, bien que d'autres sources soulignent qu'elles provenaient du territoire syrien.

Les tensions entre les habitants des deux localités ont encore augmenté avec la prise dimanche par le régime syrien de la ville rebelle de Yabroud, juste de l'autre côté de la frontière, qui a déclenché un afflux de Syriens aux alentours d'Aarsal.

Ces tensions ont fait contagion ailleurs au Liban, et des manifestants sunnites ont bloqué dans la nuit des rues dans Beyrouth, sur la côte, et dans la vallée de la Békaa, pour protester contre ce qu'ils qualifient de "siège" des habitants d'Aarsal par ceux de Labweh.

L'armée est arrivée mercredi à l'aube à Aarsal, dont elle a rouvert la route d'accès, selon un membre du conseil municipal de la ville, Bakr Houjaïri, précisant que "pour le moment, la situation est très calme".

Le conflit en Syrie, ancienne puissance tutélaire au Liban, divise profondément ce pays, notamment entre les sunnites favorables aux rebelles syriens, et les chiites, partisans du Hezbollah, le puissant mouvement armé chiite libanais qui envoie des combattants aider l'armée syrienne dans sa lutte contre les rebelles.

Les habitants de Labweh ont salué le déploiement de l'armée, selon le député du Hezbollah Hussein al-Hajj Hassan, qui a indiqué au Parlement qu'ils souhaitaient que l'armée se déploie dans Aarsal.

La région frontalière est devenue particulièrement instable, avec plus de 50.000 réfugiés à Aarsal, ville accusée de laisser des rebelles syriens s'installer à sa périphérie, tandis que des tirs de roquettes provenant de Syrie touchent régulièrement des localités chiites.

La principale ville du Nord, Tripli, a également été le théâtre de heurts meurtriers récurrents entre ses habitants alaouites favorables au régime Assad, et sunnites. Mercredi, un homme y est décédé des suites de blessures par balles, portant à 13 le nombre de victimes de la dernière vague de violences en date débutée il y a une semaine, a indiqué une source au sein des services de sécurité.

Des centaines de personnes ont péri au Liban dans des violences liées au conflit en Syrie depuis que ce dernier a éclaté il y a trois ans.

sah/cnp/hj

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