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GB: un budget saupoudré de petits cadeaux mais sans changer de cap

GB: un budget saupoudré de petits cadeaux mais sans changer de cap

Avec en ligne de mire les élections de 2015, le Chancelier de l'Échiquier britannique a présenté mercredi un budget saupoudré de cadeaux fiscaux et d'aides à une économie en pleine reprise, sans toutefois dévier de sa ligne de rigueur.

"La reprise économique se poursuit et plus vite que prévu" mais "le travail est loin d'être achevé", a martelé George Osborne devant la Chambre des Communes après avoir quitté, dans un cérémonial bien rodé, sa résidence du 11, Downing Street, la mallette rouge du budget à la main.

"Notre pays emprunte encore trop. Nous n'investissons, exportons ou économisons toujours pas assez", a-t-il observé.

Ce budget - le cinquième présenté par M. Osborne depuis l'arrivée de la coalition conservateurs-libéraux démocrates au pouvoir en 2010 - revêt une importance particulière alors que les élections de mai 2015 approchent.

Applaudi par les siens, le Chancelier de l'Échiquier a donc multiplié les annonces de cadeaux fiscaux.

Afin de montrer que les "Tories" ne sont pas que le parti des plus riches, le seuil d'exonération de l'impôt sur le revenu va être relevé de 10.000 à 10.500 livres par an, permettant à plus de 3 millions de personnes d'échapper à l'impôt.

La taxe sur les carburants va être de nouveau gelée, celle sur la pinte de bière réduite d'un penny pour la deuxième année consécutive et celle sur le jeu de bingo va chuter de 20 à 10%...

Répondant aux requêtes des élus conservateurs, George Osborne a annoncé en outre une baisse de l'imposition des classes moyennes et aisées grâce à un relèvement du seuil de revenus de la tranche imposée à 40%. Plus important, des mesures favorables aux riches retraités, électorat traditionnel des "Tories", vont être prises pour réduire nettement leur taxation.

De premières annonces avaient déjà été égrainées avant la présentation au parlement: première hausse du salaire minimum supérieure à l'inflation en six ans, prolongation jusqu'en 2020 d'un programme d'aide à l'achat de logements neufs, hausse des déductions fiscales sur la garde d'enfants ...

Ces cadeaux sont possibles car l'économie britannique est repartie sur les chapeaux de roues depuis début 2013 et a enregistré une croissance de 1,8% l'an dernier.

Le Chancelier a d'ailleurs annoncé une révision en hausse des prévisions de croissance à 2,7% en 2014, contre une précédente prévision de 2,4%, et à 2,3% en 2015, contre 2,2%. Les prévisions pour 2017 et 2018 ont en revanche été révisées en légère baisse à 2,6% et 2,5%.

Grâce à cette reprise vigoureuse, le déficit budgétaire va reculer plus vite que prévu ces prochaines années avant que le pays ne dégage comme attendu un léger excédent budgétaire en 2018/19.

Décidé à renforcer encore la reprise, George Osborne a enfin levé le voile sur de nombreuses aides ou déductions fiscales en faveur des entreprises qui exportent, investissent ou innovent.

Mais pas question de changer de cap malgré cette conjoncture plus favorable.

"Le plus grand risque est clair: abandonner un plan économique qui fonctionne (...) Nous devons réparer notre toit pendant que le soleil brille (...) Assurer l'avenir économique de la Grande-Bretagne signifie qu'il faudra prendre d'autres décisions difficiles, faire de nouvelles coupes" budgétaires, a averti George Osborne. Les aides sociales en paieront le plus lourd tribut.

Face au gouvernement, le parti travailliste battu en 2010 après avoir passé 13 ans au pouvoir, mais aujourd'hui en tête dans les sondages, a de nouveau cherché à imposer le thème de la perte de pouvoir d'achat en amont de la campagne électorale.

"Le Chancelier a parlé pendant près d'une heure mais il n'a pas mentionné un élément central: les gens qui travaillent en Grande-Bretagne vont plus mal sous le (gouvernement) conservateur", a lancé le numéro un du Labour, Ed Miliband.

mg-jmi/gg

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