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Ennemi numéro un du Kremlin, le leader islamiste du Caucase Dokou Oumarov est mort

Ennemi numéro un du Kremlin, le leader islamiste du Caucase Dokou Oumarov est mort

L'insaisissable leader de la rébellion armée islamiste dans le Caucase Dokou Oumarov est mort, ont annoncé mardi ses frères d'armes, sans préciser les circonstances du décès de l'ennemi numéro un du Kremlin qui avait revendiqué des attentats meurtriers à Moscou.

L'information a été donnée par le principal site des islamistes du Caucase, kavkazcenter.com, qui a cité un communiqué du "Commandement de l'émirat du Caucase", suivi rapidement par une vidéo d'un responsable se présentant comme le successeur de Dokou Oumarov, cheikh Ali Abou Moukhamad.

Son successeur a laissé entendre que la mort de Dokou Oumarov remontait à plusieurs mois : il a évoqué des fuites concernant cette information, annoncée le 16 janvier dernier par le président tchétchène Ramzan Kadyrov sans être alors confirmée.

Dokou Oumarov apparaissait régulièrement dans des vidéos postées sur kavkazcenter.com pour revendiquer des attentats ou menacer les autorités russes sans que l'on puisse jamais identifier l'endroit où il se trouvait. Sa mort avait été annoncée à plusieurs reprises ces dernières années par les autorités russes.

La dernière vidéo le montrant avait été postée en juillet dernier, alors qu'il lançait un appel à des attaques terroristes contre les jeux Olympiques d'hiver de Sotchi.

Ennemi numéro un du Kremlin, Oumarov avait revendiqué l'attentat suicide à l'aéroport de Moscou-Domodedovo qui avait fait 37 morts en 2010 et d'autres opérations meurtrières, parmi lesquelles deux attentats suicide qui avaient fait 40 morts la même année dans le métro de Moscou.

Tchétchène d'origine, Dokou Oumarov a toujours combattu les forces russes, d'abord pour l'indépendance de la Tchétchénie puis au nom d'Allah.

Engagé dans les forces indépendantistes lors de la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), il termine le conflit avec le grade de général. Père de six enfants, deux de ses fils ont été tués au combat, selon sa biographie officielle. Lui-même a été blessé à plusieurs reprises.

Sous la "présidence" d'Aslan Maskhadov (1997-2005), il a occupé des postes clés en Tchétchénie, notamment chef du conseil de sécurité et de l'état-major de lutte contre la criminalité.

Devenu en 2006 le "président" indépendantiste de Tchétchénie, cet homme à la longue barbe brune a pris la tête de la guérilla anti-russe, de plus en plus affaiblie.

L'année suivante, il change de combat et abandonne la cause indépendantiste pour s'autoproclamer chef d'un "émirat du Caucase", avec pour objectif l'instauration d'un état islamiste dans cette région de Russie où la population est majoritairement musulmane.

Dokou Oumarov affirmait être à la tête de la rébellion armée dans le Caucase qui fait chaque année plusieurs centaines de morts parmi les rebelles et les forces de l'ordre.

Cette rébellion est surtout active au Daguestan, en Ingouchie et en Kabardino-Balkarie, et moins en Tchétchénie.

Après la fin de la première guerre de Tchétchénie, la guérilla tchétchène s'est peu à peu islamisée et a débordé de plus en plus hors des frontières de la petite république, pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord

En 2011, les Etats-Unis avaient annoncé offrir cinq millions de dollars à tout informateur qui permettrait de localiser Dokou Oumarov.

nm/uh/bir

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