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Vol MH370: 25 pays pour les recherches, antécédents des pilotes et passagers passés au crible

Vol MH370: 25 pays pour les recherches, antécédents des pilotes et passagers passés au crible

Vingt-cinq pays participent désormais aux recherches du vol MH370, qui a changé de cap et désactivé ses communications de manière "délibérée" avant de disparaître il y a huit jours, tandis que les enquêteurs passaient dimanche au crible les antécédents des pilotes et passagers.

Le ministre malaisien de la Défense et des Transports, Hishammuddin Hussein, a relevé "les défis" que pose cette opération multinationale, en terme de "coordination et de diplomatie" pour ce qui est déjà l'un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne.

La France a envoyé trois enquêteurs du BEA, le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile.

Les autorités ont confirmé dimanche la perquisition des domiciles des deux pilotes, le commandant Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, et son copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans.

Les proches ou collègues des deux hommes ont témoigné de leur professionnalisme et de leur caractère équilibré. Le commandant avait chez lui un simulateur de vol mais les experts du secteur aérien disent que ce n'est pas si rare chez les pilotes passionnés.

Les experts examinent le simulateur. Le ministère précise que ces procédures sont "normales", au vu des circonstances.

La police malaisienne a demandé aux polices et services de renseignement des pays qui comptaient un ressortissant dans l'avion, de procéder à des vérifications des antécédents de ces passagers.

Samedi, les autorités malaisiennes avaient annoncé que la désactivation des systèmes de communication et le changement de trajectoire vers l'Océan indien étaient "cohérents avec une action délibérée de quelqu'un" dans l'avion, qui a continué de voler près de sept heures.

"Qui? Pourquoi? Où?", s'interrogeait dimanche en Une le quotidien malaisien New Straits Times.

Les dernières révélations ont accru la perplexité des experts et des médias, et le désarroi des proches des 239 personnes à bord, qui se raccrochent parfois à l'infime espoir que l'avion ait pu atterrir quelque part.

Le président de la commission de Sécurité Intérieure à la Chambre des représentants américaine, Michael McCaul a révélé une hypothèse inattendue selon laquelle le Boeing de la Malaysia Airlines pourrait avoir été détourné et caché pour servir plus tard de "missile de croisière".

Selon M. McCaul, les autorités américaines sont soucieuses à l'idée que l'avion ait pu atterrir quelque part pour être caché et ensuite réutilisé comme une puissante arme de destruction.

Des proches des passagers ont fait part de leur abattement à l'idée que leurs parents aient eu à supporter un détournement de plusieurs heures.

La famille de Bob et Cathy Lawton, un couple australien à bord du MH370, se dit anéantie en imaginant ce par quoi le couple est passé s'il y a bel et bien eu un détournement qui a duré des heures.

"Même s'ils sont vivants, qu'ont-ils dû endurer?", a déclaré au groupe de presse News Limited David Lawton, le frère de Bob Lawton qui voyageait avec son épouse Cathy. "Nous conservons encore des espoirs et des rêves. Mais en fait on ne sait plus trop", a-t-il ajouté.

Après l'abandon des opérations en mer de Chine méridionale, les avions et navires d'une dizaine de pays se concentrent sur deux corridors: au nord, du Kazakhstan au nord de la Thaïlande, et au sud, de l'Indonésie à la partie méridionale de l'Océan indien.

Le couloir sud est jugé le plus vraisemblable par les analystes, qui soulignent que le couloir nord passe au-dessus de plusieurs pays, dont les radars militaires auraient forcément repéré un appareil.

La Malaisie a d'ailleurs demandé à l'Inde de suspendre ses recherches dans le golfe du Bengale et près des îles Andaman et Nicobar, qui font partie du couloir septentrional.

Samedi, le Premier ministre de Malaisie Najib Razak a refusé de confirmer un détournement. Les enquêteurs ont "déplacé leur enquête sur l'équipage et les passagers", a-t-il déclaré.

Un expert aéronautique ayant requis l'anonymat souligne qu'"il est extrêmement facile de déconnecter le transpondeur", un émetteur-récepteur automatique. "La déconnexion a pu être faite par l'équipage ou un passager ayant suivi trois ou quatre leçons de pilotage".

Beaucoup plus difficile à fermer en revanche, le système ACARS, dont est doté le Boeing 777 et qui permet d'échanger des informations entre l'appareil en vol et le centre opérationnel d'une compagnie aérienne. Selon l'expert, "il nécessite d'avoir une excellente connaissance de l'appareil".

"Nous devons garder à l'esprit que nous en sommes encore au début de l'enquête, bien qu'une semaine se soit écoulée depuis le décollage de l'avion", note Anthony Brickhouse, membre de la Société internationale des enquêteurs sur la sécurité aérienne.

"Nous n'avons pas beaucoup d'indices: pas d'avion, pas d'épave, pas beaucoup de données électroniques provenant de l'appareil".

Les données satellitaires collectées ne permettent pas de déterminer l'endroit où l'appareil se trouvait, au terme des presque huit heures de vol --une heure avant qu'il disparaisse des radars, puis près de sept heures une fois les communications rompues--.

Ses réserves de carburant lui permettaient de voler quelque huit heures.

Le MH370 a changé de cap, à mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam, une heure après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à bord.

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