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Présidentielle slovaque: un vieux routier contre un novice en politique

Présidentielle slovaque: un vieux routier contre un novice en politique

Un vieux routier de la politique Robert Fico, actuel Premier ministre social-démocrate, affrontera au second tour de l'élection présidentielle en Slovaquie un millionnaire philanthrope Andrej Kiska qui vient de faire son entrée dans l'arène politique.

Chef du parti Smer-SD, M. Fico, 49 ans, est connu pour sa ténacité et son franc-parler.

Cet ancien avocat passionné de football et de voitures de sport s'était lancé en politique dans les rangs du parti communiste, peu avant la chute du régime totalitaire lors de la "Révolution de velours" de 1989.

Né le 15 septembre 1964 près de Topolcany, petite ville située à 100 km au nord-est de Bratislava, ce spécialiste en droit pénal, diplômé de la faculté de droit de Bratislava, a adhéré au Parti de la gauche démocratique (SDL, ex-communiste) après la partition de l'ex-Tchécoslovaquie en 1993.

Bon orateur, parfois qualifié de populiste et de démagogue, parlant couramment l'anglais et très soucieux de préserver sa vie privée, Robert Fico s'est fait un nom en tant que représentant de la Slovaquie auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.

Mais après avoir été négligé pour un poste ministériel en 1998 par le SDL, il décide de fonder un an plus tard son propre parti social-démocrate, le SMER-SD, et réussit par la suite à fédérer ainsi la gauche slovaque.

Cet homme au visage assombri, marié et père d'un fils, assure que ce sont les "forts et les riches" qui doivent porter le fardeau de la consolidation des finances publiques.

Le premier mandat de cet euroenthousiaste à la tête du gouvernement (2006-2010) a culminé avec l'entrée de la Slovaquie dans la zone euro en 2009.

En 2012, il remporte haut la main les législatives anticipées, face à la droite fatalement affaiblie par des allégations de corruption.

Bénéficiant de 83 sièges sur l'ensemble de 150 au sein du Parlement monocaméral, le Smer-SD domine la scène politique locale. D'où les craintes concernant une éventuelle monopolisation du pouvoir par cette formation.

De son côté, Andrej Kiska, 51 ans, mise sur son image de novice en politique, jamais éclaboussé par des scandales.

"Coeur, cerveau et caractère", clament les affiches vantant les qualités de cet homme remarié et père de quatre enfants.

S'il réussit son pari, cet autodidacte deviendra le premier président non-communiste depuis l'indépendance de la Slovaquie en 1993, après la partition à l'amiable de l'ex-Tchécoslovaquie.

M. Kiska a fait fortune dans les années 1990, après avoir lancé avec succès deux sociétés de microcrédit, Triangel et Quatro, profitant d'un boom de la consommation sur un marché libre florissant dans son pays.

En 2005, il vend ses parts à la banque slovaque VUB contrôlée par l'italien Intesa Sanpaolo et utilise alors son argent pour lancer "Dobry Anjel" ("Bon Ange"), organisme de bienfaisance se proposant d'aider les enfants malades en phase terminale.

Gardant la tête froide face aux attaques de ses détracteurs qui lui reprochent son inexpérience, il se présente comme un candidat ayant les pieds sur terre, prêt à défendre les électeurs déçus par des scandales de corruption.

"Les politiciens traditionnels ne s'occupent pas des vrais problèmes des gens. Voilà pourquoi j'ai décidé de briguer la présidence, pour essayer de changer tout cela", a-t-il confié à l'AFP.

L'amélioration des services de santé publiques et la protection sociale figurent parmi les objectifs de celui qui promet de renoncer à son salaire présidentiel pendant la totalité de son mandat quinquennal, pour en faire don à des oeuvres de bienfaisance.

S'il est élu, celui qui est euro-enthousiaste tout comme son rival assure qu'il fera contre-poids, en tant que président centriste, au gouvernement de gauche de Robert Fico.

"Je pense que celui à qui la vie a beaucoup donné, a l'obligation de donner en retour", souligne-t-il.

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