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Les Serbes aux urnes rêvent de l'UE et de redressement économique

Les Serbes aux urnes rêvent de l'UE et de redressement économique

Les Serbes votaient dimanche dans des législatives anticipées où les conservateurs sortants (SNS) sont bien placés pour encore mieux asseoir leur pouvoir avec des promesses de redressement économique et d'intégration rapide dans l'Union européenne.

Quelque 6,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler le Parlement de 250 sièges. Le scrutin est organisé deux ans avant la fin du mandat de quatre ans du Parlement.

A 13H00 GMT, soit six heures avant la fin du vote, le taux de participation était de 28,3%, inférieur de 2% à celui enregistré à la même heure lors du précédent scrutin en 2012.

Les premiers résultats sont attendus dans la nuit.

"Je souhaite que la Serbie poursuivre sa lutte contre la corruption, qu'elle s'emploie à faire progresser son économie, qu'elle puisse accroître le nombre d'emplois", a dit après avoir voté le puissant vice-Premier ministre sortant Aleksandar Vucic, 44 ans.

"Pour cela, des réformes douloureuses sont nécessaires", a ajouté M. Vucic, dont le Parti serbe du progrès (SNS) pro-européen qui domine la coalition au pouvoir, est donné largement gagnant par les sondages.

"J'ai voté pour le SNS. J'ai perdu mon emploi il y a huit ans et depuis, c'est pour la première fois que j'ai un brin d'espoir dans un avenir meilleur", a dit Olga Petrovic, 52 ans, une ancienne employée dans une banque.

En revanche, Bojan Popovic, a préféré voter pour l'opposition. "Ce gouvernement n'a rien fait. J'ai voté pour le changement", a affirmé cet ingénieur à la retraite.

Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont marqué le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à surmonter cette image.

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le gouvernement du SNS a amélioré d'une manière spectaculaire les relations avec l'ancienne province serbe du Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008.

Malgré une situation économique particulièrement difficile, le SNS est néanmoins crédité de 44% des intentions de vote, soit le double de son score de 2012.

Le Parti socialiste (SPS), son principal allié du Premier ministre sortant Ivica Dacic, arrive loin derrière en deuxième position avec 13,9%.

La principale force d'opposition, le Parti démocratique (DS), chute à 11% alors qu'il avait obtenu le double lors des législatives de 2012, lorsqu'il a été évincé du pouvoir.

Le président du DS, l'ancien maire de Belgrade, Dragan Djilas, a exhorté les électeurs à ne pas croire "des fausses promesses d'investissements" formulées par les conservateurs.

"Si la situation ne change pas, dans un an la Serbie sera en faillite", a-t-il affirmé.

Mais les perspectives économiques sont sombres pour ce pays de 7,1 millions d'habitants, où le chômage frappe 20,01% de la population active et où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

Le Kosovo, dont Belgrade refuse farouchement de reconnaître l'indépendance, a été quasiment absent des thèmes abordés au cours de la campagne électorale qui s'est concentrée sur le redressement de la situation économique.

Selon des analystes, M. Vucic - jadis un des pionniers de l'ultranationalisme serbe, désormais engagé corps et âme à la cause de l'intégration européenne de son pays -, compte également mettre à profit le soutien particulièrement important dont il jouit au sein de l'électorat après plusieurs arrestations spectaculaires de richissimes hommes d'affaires, dans le cadre de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Mais les perspectives économiques restent sombres en Serbie où la bureaucratie est reine et où le secteur public étouffe le budget annuel d'environ huit milliards d'euros avec ses 700.000 fonctionnaires sur un total de 1,7 million d'employés au niveau national.

En outre, la dette publique dépasse les 60% du PIB et le salaire mensuel moyen tourne autour de 350 euros.

A la mi-janvier, l'agence de notation Fitch a dégradé la note de la Serbie de "BB+" à "BB-" sanctionnant ainsi les hésitations de l'État à engager des réformes structurelles impopulaires.

bur-cn/bir

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