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Les opposants vénézuéliens chassés d'une place de la capitale

Les opposants vénézuéliens chassés d'une place de la capitale

L'armée vénézuélienne a pris d'assaut dimanche une place de Caracas devenue depuis six semaines un bastion des manifestants hostiles au gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro.

Les soldats de la Garde nationale ont tiré des cartouches de gaz lacrymogènes et aspergé au canon à eau plusieurs centaines de contestataires qui ont répliqué en jetant des pierres et des cocktails incendiaires avant d'abandonner la Plaza Altamira, théâtre d'affrontements quotidiens depuis des jours.

Certains militaires juchés à moto ont encerclé des manifestants et procédé à des interpellations. Les soldats ont également démoli des barricades dressées par les opposants, conformément au souhait du chef de l'État de « nettoyer » cette place située dans la partie la plus opulente de la capitale, dans l'est de la ville.

« Nous allons libérer les espaces envahis par les manifestants », a lancé le successeur de Hugo Chavez peu avant l'opération des forces de l'ordre, lors d'une réunion qui se tenait dans un autre secteur de Caracas.

Des chefs de l'opposition, relayés par les étudiants, exhortent depuis le début du mois de février les Vénézuéliens à manifester dans les rues leur mécontentement contre le gouvernement, à dénoncer l'insécurité, les pénuries ou encore la présence de conseillers cubains au sein de l'armée.

Pas de « printemps vénézuélien »

Dimanche, plusieurs milliers de personnes ont ainsi marché jusqu'à la base aérienne de Carlota. Mais la réunion organisée en soutien à Nicolas Maduro a également mobilisé des milliers de partisans du gouvernement et en dépit des troubles, le chef de l'État ne semble pas menacé par un « printemps vénézuélien ».

Les forces armées restent fidèles au président, le nombre des manifestants est bien moindre qu'il y a dix ans lors d'une vague de contestation contre Hugo Chavez et les chefs de l'opposition sont eux-mêmes divisés sur le bien-fondé de cette stratégie de confrontation dans la rue, qui a fait une trentaine de morts dans le pays depuis six semaines.

Un sondeur et analyste politique réputé, Luis Vicente Leon, a déclaré dimanche que le gouvernement et l'opposition subissaient tous les deux les conséquences de cette situation.

« Beaucoup de gens me demandent : « Qui est le vainqueur? » Je réponds : « personne », a-t-il écrit dans la presse locale. La crise sociale et économique joue en défaveur de Maduro, explique-t-il, mais la crédibilité de l'opposition est également entamée.

Le principal instigateur de la campagne antigouvernementale, Leopoldo Lopez, chef du Parti de la Volonté populaire, a été arrêté le mois dernier pour incitation à la violence.

D'après son parti, plusieurs responsables politiques venus jusqu'à sa prison de Ramo Verde, à une heure de route de la capitale, pour lui rendre visite ont été arrêtés et frappés par les forces de l'ordre.

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