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Japon: les parents de Megumi, kidnappée par la Corée du Nord, ont rencontré leur petite-fille

Japon: les parents de Megumi, kidnappée par la Corée du Nord, ont rencontré leur petite-fille

Les parents de Megumi Yokota, une Japonaise kidnappée en 1977 par la Corée du Nord et déclarée morte par le régime de Pyongyang, ont rencontré pour la première fois leur petite-fille la semaine dernière et se sont dits lundi encore persuadés que leur fille est vivante.

"Elle ressemble à Megumi jeune", a déclaré son père lors d'une conférence de presse près de Tokyo.

"Nous continuons de croire que Megumi vit toujours", a affirmé le couple Yokota pour qui "le plus dur a été de se rencontrer en se demandant pourquoi Megumi, elle, n'était pas là".

La Corée du Nord a reconnu en 2002 avoir enlevé treize Japonais dans les décennies 1970-1980 et indiqué que huit d'entre eux étaient décédés, dont Megumi Yokota qui avait été capturée alors qu'elle n'avait que 13 ans.

Les parents de Megumi Yokota, un des cas les plus médiatisés, ont passé cinq jours (du 10 au 14 mars) avec leur petite-fille nommée Kim Eun-Gyong, aujourd'hui âgée de 26 ans, son époux et son bébé, dans la capitale mongole Oulan-Bator, a précisé le ministère japonais des Affaires étrangères, sans donner plus de détails.

"Ce furent des jours miraculeux pour nous", a commenté la mère de Megumi.

Selon Pyongyang, Kim Eun-Gyong est la fille de Megumi Yokota et de Kim Young-Nam, un Sud-Coréen lui aussi enlevé et conduit de force en Corée du Nord. Des tests ADN effectués au Japon ont prouvé la maternité de Megumi.

La réunion des parents de Megumi et de leur petite-fille a, selon le ministère japonais des Affaires étrangères, marqué une évolution positive des relations très tendues entre les deux gouvernements, avec un espoir de réouverture de négociations bilatérales pour clarifier la situation de ces enlèvements de Japonais utilisés comme enseignants de langue et culture nippones afin de former des espions nord-coréens.

Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques, notamment à cause de cette affaire de kidnappés, une question très sensible dans l'opinion publique japonaise.

Le combat pour retrouver la trace de Megumi Yokota est devenu le symbole de la volonté des Nippons d'éclaircir le mystère des enlevés.

Même si la Corée du Nord ne cesse de répéter que huit des treize ressortissant japonais enlevés sont décédés, le Japon ne veut y croire et juge en outre que le nombre de kidnappés est supérieur. Le gouvernement de Tokyo a identifié au moins 17 de ses ressortissants comme victimes d'enlèvements par la Corée du Nord. Cinq seulement sont revenus au Japon en 2002.

Tokyo refuse notamment d'accepter les explications du régime nord-coréen selon lequel Megumi est décédée, d'autant que les prétendues preuves génétiques livrées par Pyongyang se sont révélées fausses.

Le père et la mère de Megumi Yokota, respectivement âgés de 81 et 78 ans, avaient refusé dans le passé de voir leur petite-fille, de peur qu'il ne s'agisse d'un moyen de propagande pour assurer la mort de leur fille. Ils s'y sont résolus cette fois parce qu'ils voulaient la rencontrer pendant qu'ils sont toujours en bonne santé, ont-ils justifié lundi.

A la réunion d'Oulan-Bator, leur petite-fille aurait cependant répété à ses grands-parents japonais que sa mère était morte, a affirmé l'agence de presse nippone Jiji, citant des sources gouvernementales japonaises.

La question des kidnappés par la Corée du Nord a toujours été un des chevaux de bataille de l'actuel chef de gouvernement de droite Shinzo Abe, et ce même avant qu'il ne devienne Premier ministre pour la première fois en 2006 (pendant seulement un an) et pour la deuxième fois depuis fin 2012.

bur-kap/pn/jr

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